La profession d’avocat est une profession libérale, indépendante, réglementée et organisée en barreaux. Le barreau de l’ordre des Avocats est une institution professionnelle établit par la loi en vue de réglementer l’exercice de la profession d’Avocat. Sa mission première consiste à assurer l’honneur et la dignité de cette profession, puis la protection du public en adoptant un code de déontologie pour ses membres.
En Haïti, Il existe 18 Barreaux. Un dans chaque juridiction du pays. Le barreau des Gonaïves fonctionne depuis les années 80 et était, à cette époque là, constitué de seulement 5 membres d’après Me Youdeline Cherizard Joseph, membre du barreau depuis plus d’une quinzaine d’années. Actuellement le barreau des Gonaïves compte environ trois cents avocats militants et cent-trente avocats stagiaires, tous sur la supervision d’un conseil de l’ordre formé du bâtonnier, d’un secrétaire, d’un trésorier et de 11 conseillers.
L’un des problèmes auxquels sont confrontés les avocats de cette juridiction est un problème économique selon Me Wilson Jean Jacques, membre du barreau depuis 2010. Cela est du surtout au fait que les justiciables ne sont pas à même de payer les services de l’avocat, poursuit ce dernier. Et comme conséquence, les justiciables se croient obligés de contacter directement les juges ou les commissaires du gouvernement, une situation qui selon l’homme de loi crée parfois des interférences.
Les avocats de la cité de l’indépendance n’ont pas de très bons rapports avec la Direction Générale des Impôts selon les dires de Me Jean Jacques. La question de patente est une pomme de discorde entre ces hommes de loi et la DGI. Me Jean Jacques affirme que c’est le montant jugé exorbitant de cet impôt direct qui en est la cause.
Le 7 septembre est la date retenue pour la réalisation des prochaines élections en vue du renouvellement du conseil de l’ordre des avocats des Gonaïves. Me Youdeline Cherizard Joseph actuelle conseillère au conseil sortant dit regretter le fait qu’aucune femme de la basoche n’ait encore accédé au poste de bâtonnier dans toute l’histoire du barreau de cette juridiction. Aussi, a-t-elle décidé de se porter candidate à ce poste. Me Cherizard qui se dit confiante d’être élue par ses pairs promet d’œuvrer, si elle remporte les élections, pour rendre la justice accessible à tous quel que soit son rang.
L’actuel secrétaire du Conseil de l’Ordre, Me Jaccène Jacques, lui aussi candidat au poste de bâtonnier dit déplorer le fonctionnement actuel du barreau. Il croit que beaucoup de choses sont à corriger, particulièrement le nombre élevé d’avocats au barreau et le mauvais comportement de ces derniers. Il propose s’il est élu de faire adopter le code de déontologie préparé par la fédération des barreaux d’Haïti, qui est selon lui peut contribuer à améliorer la situation.
Me Wilson Jean Jacques qui brigue le poste de secrétaire au conseil de l’ordre à l’occasion des prochaines élections abonde dans le même sens estimant que le barreau de la cité de l’indépendance a perdu de son prestige. Il se dit inconfortable par rapport au fonctionnement du barreau.
Me Cherizard qui a déjà occupé le poste de secrétaire de l’Ordre en 2012 et 2014, croit également que des choses doivent changer dans le fonctionnement du barreau afin de permettre à cette institution de continuer à jouer pleinement son rôle. Car, dit-elle, de grands noms de l’histoire du droit en Haïti proviennent de cette juridiction.
Le Barreau des Gonaïves est organisé en Ordre, dirigé par un Bâtonnier et administré par un Conseil de l’Ordre. Il a une mission d’ordre public et concourt au service public de la justice.
La profession d’avocats en Haïti est régie par le décret du 29 mars 1979. Elle est strictement réservée aux citoyens haïtiens, majeurs, sans distinction de sexe, qui sont licenciés en droit de l’université d’État d’Haïti ou d’un diplôme d’une faculté étrangère reconnu équivalent à la licence en droit et qui ont subi leur stage de formation pour une durée d’une ou deux années au cabinet d’un avocat ainé. Après quoi ils sont autorisés à ouvrir leur propre cabinet, lit-on dans le livre intitulé “l’essentiel sur les Institutions judiciaires haïtiennes”, page 118, 2e édition, de Me Jean Robert CONSTANT, magistrat de Carrière.
Marie-Samuelle CHARLES
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