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21 septembre 2023
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Editorial

Haïti-R-D/Conflit de Maribahoux : l’expression d’une haine historique !

AvatarJean Corvington 15 septembre 2023
écrit par AvatarJean Corvington

Haïti et la République dominicaine ont en commun une histoire saccagée. Les tensions entre les deux pays sont récurrentes. Cette semaine, c’est celle concernant le canal de branchement sur la rivière Massacre qui est mise sous projecteur. Les autorités dominicaines demandent péremptoirement de mettre un terme à la construction du canal. Une demande considérée comme insultante par les paysans de Ouanaminte qui mettent tout en œuvre pour achever les travaux et arrosés les terres desséchées de la plaine de Maribahaoux, d’autant que les Dominicains ont déjà fait onze prises sur cette même rivière.

Dire que les rapports entre les deux Républiques sont fortement déséquilibrés, est un euphémisme. Les raisons qui pourraient justifier ce déséquilibre sont multiples. Historiquement, comme le souligne Jean Marie Théodat, dans son texte « Haïti et la République dominicaine : la Négritude en partage»,  les deux pays se sont construits sur des récits fondateurs différents. D’un côté, en Haïti, on met en exergue l’origine africaine et surtout les éléments culturels comme marque d’authenticité, alors que de l’autre, en République Dominicaine, on occulte la participation des noirs pour mettre sous projecteurs les ascendances précolombiennes et hispaniques comme éléments fondateurs de la Nation.

Les deux pays sont donc construits à partir de réalités historiques différentes et se sont développés, si l’on se réfère à Sauveur Pierre Étienne, dans son livre « Haïti, La République dominicaine et Cuba »  en empruntant des trajectoires différentes. Le Dominicain se définit de manière antagonique par rapport à l’Haïtien. L’« Afrophobie »  de l’autre côté de l’ile, qui est d’abord un « anti-haïtiannisme », est un élément fondamental de la politique étrangère dominicaine, notamment dans ses rapports avec Haïti. C’est également une manifestation de la crise identitaire que connaissent les dominicains suite à cette « occultation de l’africanité et l’utilisation du magico religieux comme élément de différenciation avec l’Haïtien », suivant les réflexions de Jean Arsène Yao, dans son analyse sur les pratiques religieuses et conflits identitaires en République dominicaine.

Et cette interférence permanente des Dominicains, que ce soit le Président actuel Luis Abinader, ou le Président Léonel Fernandez, avant, qui se croit investi du droit suprême de défendre les intérêts haïtiens dans les grands fora internationaux, à la place des Haïtiens, est justement motivé par cette peur et cette supériorité factice qui constitue une manière de protéger les intérêts de leur pays tout en excluant Haïti des cercles discursifs internationaux.

Depuis l’esclavage au 17e siècle, cette différenciation pris corps entre l’esclave de Santo Domingo qui refuse de se concevoir comme noir et l’esclave de Saint Domingue à l’égard duquel il se sent supérieur, comme le rapporte Alain St Victor dans son texte, « Les fondements historiques du racisme dominicain ».  Avec la « dominicanidad », qui est une construction identitaire qui constitue une vaste opération de raturage de l’histoire, les élites dominicaines ont franchi une autre étape dans ce processus de différenciation et de domination.

Elles s’affirment et déterminent la ligne de démarcation qui marquera leurs rapports futurs avec Haïti. Représentée, ces derniers temps, par des incompétents placés au sommet de l’Etat, ou des diplomates vendus, plus occupés dans les commerces de visas et de bourses d’études au lieu de défendre son agenda diplomatique, Haïti a elle-même créé les éléments qui favorisent cette perception de domination ou domination réelle des Dominicains dans les rapports entre les deux pays.

Alors que l’« anti-haïtiannisme » est l’élément fédérateur de l’autre côté de l’île, paradoxalement, ces derniers temps, les Haïtiens qui arrivent au timon des affaires pillent leur pays pour aller investir en République dominicaine. Bien qu’ils soient des victimes directes de la « dominicanisation », ils ne peuvent nullement défendre Haïti car, pour certains, ils doivent en plus de leurs propres intérêts, défendre les intérêts de leurs patrons de la classe économique construits en commun accord avec des hommes d’affaires dominicains.

Ainsi, face à la « dominicanisation » de la République dominicaine initiée par Trujilio pour inférioriser la classe ouvrière et les dominicains d’ascendance haïtienne, Haïti n’a jamais trouvé une vraie parade. Joaquim Balaguer, idéologue de Trujilio dans sa tentative d’inférioriser l’Haïtien, écrit dans son livre la « Realidad Dominicana » que le problème fondamental de son pays est le problème de la race, une manière de montrer que la présence des haïtiens dans son pays était le principal problème. Les négociations avec François Duvalier pour recruter des travailleurs haïtiens dans des conditions similaires à l’esclavage, est l’expression même de ce mépris et de cette haine construite contre l’être haïtien.

À partir de ces éléments historiques, l’on comprend, que dans le cadre de ce conflit sur la construction de ce canal, que les autorités dominicaines se campent en entité supérieure qui impose leur volonté quand bien même cette volonté soit arbitraire et absurde. Le grand drame, c’est que même face à cette situation de violation flagrante des conventions signées entre les deux pays, il devient difficile pour un diplomate de se positionner par rapport à ce dossier.

Après le séisme du 12 janvier 2010, l’emprise de la République dominicaine sur Haïti devient plus marquante. Elle joue, depuis, un rôle déterminant dans les élections des différents présidents qui se sont succédé. Ainsi le scandale provoqué par les financements illégaux du sénateur Félix Bautista accordés aux candidats Michel Martelly et Mirlande Manigat lors des élections de 2010 font tâches. Le sénateur et homme d’affaire dominicain a bénéficié en retour de nombreux contrats de construction via ses firmes HADOM et ROFI, pendant la présidence de M. Martelly. Il a ainsi raflé des dizaines de millions dollars provenant des fonds Petrocaribe. Lequel sénateur sera un peu plus tard arrêté pour corruption par la justice dominicaine.

Si, dans la mémoire collective le massacre des haïtiens de 1937, orchestré par Trujilio, reste un acte grave de violation de droits humains qui a marqué tout le pays et qui, aujourd’hui encore est une source de tension entre les deux peuples, les dominicains n’ont jamais cessé d’humilier les haïtiens et /ou leurs dirigeants. Il est judicieux de rappeler les campagnes d’intimidation à l’encontre de la militante et défenseure des droits humains, Sonia Pierre qui s’était insurgée contre la décision de la Cour suprême dominicaine de priver de leur nationalité des centaines de milliers de dominicains d’origine haïtienne.

Par ailleurs, les rapatriements massifs des Haïtiens, en dépit du protocole d’accord signé en 2009 entre le Président Préval et le Président Fernandez, est un autre élément qui met à nu le caractère autoritaire des responsables dominicains dans leur rapport avec Haïti. Le dominicain peut être tout le monde, sauf Haïtien. Le refus des dominicains de voir les haïtiens arrosés les milliers d’hectare de la plaine de Maribahoux, n’est donc pas un fait anodin. Il participe d’un projet plus vaste de domination politique et économique.

En effet, certains s’inquiètent de la guerre des gangs qui a un impact direct sur l’agriculture en Haïti et plus directement sur les petits producteurs obligés de migrer vers les villes, faute de ne pouvoir vivre de leurs cultures. S’il est vrai que la main des dominicains n’apparait pas clairement dans ces manœuvres cyniques, nul n’est besoin d’être intelligent pour voir à qui profite la destruction de la production agricole. Nous ne soulignerons même pas, les dommages irréparables faits à l’industrie touristique nationale.

D’autres éléments sont également troublants et doivent attirer notre attention. La destruction de certaines cultures comme celles des noix de coco, du petit mil, des citrus qui se font de plus en plus rare en Haïti, est suspecte. Dans un pays où l’État se préoccupe, ne serait-ce qu’un peu, du bien être de sa population, des enquêtes sérieuses auraient déjà été ouvertes sur ces louches coïncidences pour rassurer le peuple.

En tout cas, bon gré, mal gré, Maribahoux, restera un élément fondateur du refus des Haïtiens de se soumettre à la domination dominicaine. Elle place l’État haïtien, un État fabriqué contre le peuple, dans une très mauvaise posture. Malgré ses compromissions avec les autorités dominicaines, ceux qui gouvernent Haïti, ne peuvent ouvertement se positionner contre la construction du Canal. Et ce ne sont pas les réunions déshonorantes tenues en terre voisine qui changeront la donne.

15 septembre 2023 0 comment
Editorial

Haïti-Crise-politique-CARICOM : Chronique d’un échec annoncé !

AvatarJean Corvington 10 septembre 2023
écrit par AvatarJean Corvington

La CARICOM est venue, a vu, et est partie les mains vides. Encore un rendez-vous manqué ! Entretemps, les gangs continuent de gagner du terrain et d’expulser les citoyens de leur maison. Les camps de déplacés poussent à un rythme effréné. L’État annonce la réouverture des classes dans une capitale ceinturée par les bandes armées, feignant une situation normale, alors que tout s’empire. Territoire perdu et temps perdu sont les seules certitudes de l’Haïti de 2023.

Les émissaires de la CARICOM étaient investis d’une mission fondamentale : trouver un compromis entre les protagonistes, dans la perspective d’avoir un dossier consistant devant le Conseil de sécurité le 15 septembre prochain. Ils ont échoué. Il n’y avait aucune chance de réussite pour ses nouveaux pourparlers. Les deux parties, avant même l’arrivée de la CARICOM, avaient œuvré pour faire capoter toute tentative de consensus. Elles se sont radicalisées.

En Haïti, ça fait longtemps, très longtemps que les politiques ont perdu le sens du compromis. Chaque séance de négociation, est un espace d’autodestruction, où l’on tente d’imposer à l’autre une potion amère et infecte. Le concept d’unité nationale, combien nécessaire dans cette conjoncture difficile, ne s’applique pas aux politiques. Ni celui de l’urgence d’ailleurs.

Cette politique de l’échec conjuguée à l’extrême par les acteurs, enterre tout espoir de la population souffrante de voir des jours meilleurs. Au final, l’idée qu’une solution haïtienne soit trouvée à la crise doit être oubliée. Une fois de plus, l’avenir d’Haïti sera dessiné, sans les Haïtiens. Ce, en dépit de ce  rendez-vous fixé au 12 septembre pour des ultimes discussions qui ne convainquent toujours pas les sceptiques. L’obstination de l’organisation régionale pour trouver un compromis de dernière heure est louable, mais…

Ici il y a toujours un « mais ». Car, la guerre entre ceux qui travaillent dans le gouvernement et ceux qui veulent travailler dans le gouvernement, est totale. Entre le départ d’Ariel Henry qui fait quasiment l’unanimité parmi les opposants et le refus de celui-ci de discuter directement avec eux, l’équilibre était difficile à trouver pour la CARICOM.

La déception de la CARICOM exprimée par le Premier ministre de Saint Vincent et les Grenadines, Ralph Gonsalves, est symptomatique du problème de leadership longtemps reproché à la classe politique. Si l’opposition est en panne de stratégie de combat et rumine sans cesse ses vieilles demandes de participation, M. Henry et ses alliés affichent. De l’autre côté, un cynisme effarant tant ils paraissent désintéressés des problèmes de la population.

Adeptes des positions extrêmes, opposition et pouvoir semblent donc avancés avec des bandeaux sur les yeux. Ils ne voient, ou du moins refusent de voir ce qui se passe dans le pays.  Un pays qui se meurt, alors que les fantasmes de pouvoir des acteurs et autres figurent en compétition, vont grandissants.

Les acteurs politiques sont en train de faciliter un retour de l’Onu et de l’humanitaire international qu’ils avaient rejeté il y a tout juste quelques années. C’est peut-être le scénario qui arrange tout le monde. Les opposants y voient peut-être leur ultime chance de récupérer le pouvoir, vu leur incapacité à mobiliser la rue contre Ariel Henry. Du côté du pouvoir, ce retour planifié reste la seule porte  de sortie viable pour le Premier ministre qui a déjà brûlé tous ses vatouts ou presque.

Coincés entre leurs ambitions de pouvoir et une opinion publique qui les rejette tous, l’« opposition » et les acteurs qui contrôlent le gouvernement paraissent usés et ne semblent plus en mesure d’apporter quoique ce soit à la Nation. Ils ont tous coulé et ont précipité le naufrage national. S’il est vrai que la génération qui s’en vient, avance trop en ordre dispersée pour incarner une relève viable, il est aussi évident qu’un changement s’impose et qu’il faut absolument faire table raz de cette classe politique rétrograde, pour donner une chance au pays de se relever.

10 septembre 2023 0 comment
Editorial

Haïti-Justice : les forces de l’ordre s’accusent !

AvatarJean Corvington 29 août 2023
écrit par AvatarJean Corvington

En lisant la Note de Presse de la Police datée du 28 août 2023, une première réponse est faite aux nombreux questionnements des observateurs, sur les raisons pour lesquelles la Police n’était pas intervenue, pour empêcher ce carnage, alors qu’elle avait des informations claires sur la destination des manifestants.

Frantz Elbé a affirmé que la Police était au courant du déroulement de la marche, et avait même organisé des périmètres de sécurité. Oui, des périmètres de sécurité pour une marche qui selon les lois de la République, était illégale vu que les forces de l’ordre n’avait pas formellement été notifiée. Rappelons que la PNH a déjà dispersé nombre de manifestations pour moins que ça.

Maintenant, face aux dangers encourus, et face à l’illégalité de cette marche sur la voie publique, qu’est ce qui a empêché la PNH de disperser la foule de fidèles de Marcorel Zidor, pour empêcher ce carnage ? Cette réponse ne viendra jamais. Ce qui est sûr, par contre, la police était absente à Canaan, cette terre désormais maudite, ou ces chrétiens se faisaient massacrer.

Face à cette situation provoquée par un désespoir collectif de gens  plongés dans un fleuve de violence qui refuse de se tarir, la responsabilité de la PNH n’est donc plus à rechercher. Elle est évidente ! Et le chef de la Police, malgré lui, doit s’expliquer, car l’affaire prend une allure de crime contre l’humanité.

Le fait que  Frantz Elbé annonce qu’il va pourchasser les gangs armés après leurs crimes odieux, témoigne de sa mauvaise foi. Ce dénouement tragique était donc évitable si la PNH avait pris ses responsabilités avant. C’est donc une auto-accusation.

Tout comme, il est évident que M. Elbé doit répondre les questions de la Justice sur les raisons qui ont poussé les hommes placés sous ses ordres à rester sans réaction, au moment crucial où le sang coulait à flot sur les pentes de Canaan.

Sa réaction après coup annonçant que la PNH va mener des opérations pour déloger les bandits vient trop tard et sonne fausse, notamment lorsqu’on se rappelle qu’il y a plus d’un an, il avait fait ces mêmes déclarations après les enlèvements spectaculaires et l’assassinat de plusieurs policiers par le gang de Village de Dieu.

Il avait, entre autres, promis de libérer la route nationale numéro 2 où les bandits ont installé des postes de péage. Une situation qui reste inchangée depuis.

Comme un doigt d’honneur à M. Elbé, au moment même de sa conférence pour annoncer des opérations, à Tabarre, près des locaux du BLTS, les hommes armés du Gang «  Kraze Baryè », ont fait parler la foudre.

Jusqu’à ce mardi la zone restait impraticable, et les bureaux de l’État ont été soit saccagés, soit fermés. La population continue d’attendre, Elbé continue de promettre et les gangs continuent de sévir.

29 août 2023 0 comment
ActualitésEditorial

Haïti-insécurité : le carnage de Canaan, à qui la faute?

AvatarJean Corvington 27 août 2023
écrit par AvatarJean Corvington

Du jamais vu! La politique du laisser-pourrir d’Ariel Henry est arrivée à un point où la République dans son ensemble risque de sombrer. Des morts partout. Des blessés en cascade. La caravane de déplacés est mise en branle, dans presque tous les quartiers populaires. La misère, et surtout le silence tumultueux  du gouvernement affirme en majuscule que ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir, ne sont pas à leur place.

Canaan n’est qu’une manifestation de plus de ce mal-être chronique de l’Haïtien exposé à tous les fléaux. Un pasteur qui conduit un groupe de fidèles sur des kilomètres pour affronter des gangs armés de fusils mitrailleurs, rien que pour ses raisons personnelles, la scène relève de la science-fiction. Comme tout ce qui se fait dans le pays, depuis cette prise de pouvoir inexplicable d’Ariel.

Les interprétations de cette marche certaine vers la mort sont nombreuses. L’une des plus absurdes mais qui constitue une interprétation rationnelle qui s’aligne sur les pratiques du gouvernement depuis quelques mois est ce questionnement: « et si le pasteur Marco, apparemment détraqué, était en mission pour Ariel? » Vraiment farfelue comme interrogation, mais qui toutefois traduit l’impudence des autorités. Voulu ou non, cette marche n’arrange qu’un homme…

Le gouvernement, l’on ne peut plus s’en cacher, veut justifier ce retour jugé inopportun des forces de l’ONU par certains membres du Conseil de Sécurité. Jusqu’ici, ils n’ont ménagé aucun effort. Une énième action spectaculaire pour signifier aux nations du monde l’urgence de la situation ne serait pas de trop, dit-on. Marco le leur a offert sur un plateau. Cette réflexion témoigne du ras-le-bol de la population, et de cette confiance cassée dans les dirigeants actuels.

L’État ne contrôle rien! Ou du moins, rien de ce qui préoccupe la population. Au contraire, il contribue à pourrir la situation pour offrir un justificatif au retour de l’Onu qui peine à trouver une formule pour déployer sa force d’ « intervention robuste ». Le massacre de Canaan consacre donc la nullité de ces pseudos autorités, exécutant du plan macabre de l’occident humanitaire, qui en plus se goinfrent des maigres ressources publiques.

Ce Chaos fabriqué arrange ! D’autant plus que l’action des bandits sous coupes réglées de certains proches du pouvoir ne menace en rien les positions de ces hordes de chacal qui dévastent les carcasses du trésor public. C’est plutôt une stratégie de renouvellement de cette équipe d’incapables placés au timon des affaires par une frange rétrograde de l’international.

Avant Canaan  cette terre où a coulé le sang, Carrefour-feuille a payé le prix de cette stratégie immonde. Des centaines de déplacés et des dizaines de morts ont été le tribut consenti par les habitants, pour ce pacte des autorités avec les démons qui hantent la population.

Marco aura donc surfé sur cette vague de mépris du gouvernement pour mobiliser ses fidèles exaspérés par cette insécurité instrumentalisée, dans une quête personnelle. Une démarche cynique qui en plus sert d’autres causes. En particulier, celle qui veut que les forces onusiennes reviennent à n’importe quel prix. L’absence des forces de l’ordre sur les théâtres des faits, explique éloquemment la volonté de laisser ces imprudents chrétiens se faire châtier.

Car, cette marche aussi naïve qu’elle puisse être pour les participants, est un cri de contestations de cette situation imposée. C’est un rappel sonore, à écouter les fidèles de Marco, fait aux forces de l’ordre de leur mission de protéger la population et de créer des conditions favorables au progrès social. En attendant un grand ménage des têtes doivent tomber.

Face à l’incertitude générée par la visite de prospection de la délégation Kenyane, nul ne doute que le prochain mois risque d’être décisif avec le vote de la résolution prévue le 15 septembre par l’assemblée générale des Nations Unies. Ariel Henry et son équipe y ont misé leur avenir politique, ou du moins, leur ticket pour continuer à vivre dans ce pays qu’ils ont largement contribué à mettre à genou.

27 août 2023 0 comment
Editorial

Haïti-insécurité : Carrefour-feuilles pleure, Ariel en rit !

AvatarJean Corvington 17 août 2023
écrit par AvatarJean Corvington

L’insécurité envahit tous les interstices de la Capitale haïtienne, Port-au-Prince. Le Premier Ministre, Ariel Henry, obnubilé par sa force internationale, reste bouche bée. Aucune réaction. Le dernier CSPN a l’air d’un camouflet fait à une population qui fuit, juste pour pouvoir espérer. Imperturbable, le gouvernement et les instances de sécurité attendent leurs blancs ! En dépit des cadavres qui s’amoncèlent dans les quartiers populaires!


Après deux semaines d’assauts des gangs de Grand-Ravine, Carrefour-feuilles capitule, doucement. Abandonnés, les derniers fils de ce dernier garde-fou contre les actions des bandits, tentent encore de rester debout. Jusqu’à quand ? Les enfants qui devaient se préparer pour le début de l’année scolaire, fuient. Leurs sacs à dos sont remplis de ce qu’ils ont pu sauver. Quelques vêtements pour les plus courageux, d’autres n’ont emporté que ceux qu’ils avaient sur le corps.
Les vieillards qui attendaient paisiblement, leur dernier jour, sont transportés à dos d’hommes, vers des places publiques. Ariel et son équipe ne les ont pas vus. Sept morts dans une même maison, dans une même famille. Une mère qui reste couchée près de son fils décédé, Ariel Henry ne voit toujours rien. Il attend. Sa force vient. Avec le Kenya comme locomotive. Une locomotive peu viable, qui inquiète.


Cynique ! Les mots n’expriment pas toujours la situation. Le comportement des autorités est inqualifiable. Aucun tweet ! Aucune communication digne de ce nom. Les misères de la population et ses cris sont un aphrodisiaque pour ces pseudos-autorités investies dans une macabre entreprise de conservation de pouvoir. À Carrefour-feuille, le sang coule. A flot, pour assouvir la soif d’Ariel et de son équipe de conserver un pouvoir pris d’assaut, grâce à la complicité d’une communauté internationale en échec constant en Haïti.


Au final, c’était peut-être ça sa mission. Offrir une porte de retour à l’ONU et ses militaires, rejetés il y a à peine quelques années par la population haïtienne, pour leur choléra meurtrier, les viols répétés de nos jeunes garçons et filles. Ou encore pour la militarisation de nos quartiers populaires, et « l’ONGisation » de la République, transformée en un repère de mendiants.
La PNH est affaiblie. Après avoir réclamé des équipements qui sont quand bien même venus, elle reste inerte. Elle réclame désormais de l’aide. Un support international. Mais, elle ne s’est jamais mobilisée, ne serait-ce une fois pour mener une opération digne de ce nom. Ou pour sauver un de ses membres kidnappés.


« Aide-toi, le ciel t’aidera», dit le vieil adage. Dire que la Police ne s’aide pas est un euphémisme. Certains de ses membres sont enrôlés par les gangs. Ses chefs sont régulièrement accusés d’être de connivence avec des chefs de gangs.
Des suspicions légitimes alimentées par le Directeur général, Frantz Elbé. Il est dénoncé comme étant celui qui protège le chef du gang « Kraze Baryè ». Lequel avait ouvertement déclaré qu’il était un ami personnel du DG. L’inaction d’Elbé conforte les sceptiques. D’autant que le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) avait récemment publié un rapport faisant état de la présence d’un véhicule de la PNH au sein du Cortège de Vitelhomme Innocent. Comme à l’accoutumée les autorités ont répondu, par un silence encore plus inquiétant.
L’équation reste donc la même comme pour la totalité des deux années d’Ariel Henry. Des gens meurent, Ariel et son équipe en rit. Car cela participe de cette hideuse stratégie de conservation du pouvoir. Quel pouvoir ! Un pouvoir dont le corollaire reste la jouissance des privilèges, sans aucun égard pour le devoir de service qui s’impose aux autorités publiques.


Carrefour-feuilles, Tabarre, Martissant, Cabaret…, la liste des territoires perdus s’allonge, sous les regards impassibles des autorités, trop occupées dans le projet de dépècement des maigres ressources d’un pays qui agonise. Ariel va probablement rallonger son bail avec le support de cette force afro-caribéenne qui arrive. Mais, il faudra se rappeler que cette entreprise de destruction montée contre le peuple, regroupe des acteurs tant nationaux qu’internationaux.

17 août 2023 0 comment
Editorial

Haïti-Transport-Carburants : La vraie fausse grève  des pseudo-syndicats!

AvatarJean Corvington 9 août 2023
écrit par AvatarJean Corvington

Les syndicats de transport en  commun avaient reporté la grève initialement prévue les 31 juillet et 1e août 2023. C’aurait pu être un signe de bonne volonté, de leaders qui se soucient du bien-être de leurs compatriotes. Mais il n’en est rien. Nous sommes en face de syndicats jaunes qui sont en train de comploter avec le gouvernement pour ajuster tout un peuple dans la misère.

Ce refus serait motivé par la volonté de ces « syndicalistes », eux-mêmes, pères ou mères de famille de voir les bacheliers bouclés cette année scolaire de tous les défis. Quelle perfidie ! Ces mêmes syndicats ont accompagné le gouvernement dans son initiative de faire grimper à des hauteurs folles, jamais atteintes, les prix des carburants, en échange de promesses de bons de carburant et autres gratuités encore inconnues du grand public.

C’est l’une des causes fondamentales, à côté de l’insécurité, du pourrissement des conditions socio-économiques de la population et de cette année scolaire hyper difficile qu’ont vécu les écoliers. Des syndicats qui se dressent contre des privilèges qui reviennent de droit aux plus défavorisés dans une société, c’est du jamais vu.

D’après les informations, ils seront environ 25 000 conducteurs du transport public qui bénéficieront de la subvention ciblée qui sera offerte sous forme de bons de carburant à travers une carte pétrolière. 400 millions de gourdes seront ainsi versées dans un premier temps à la compagnie Bandari en charge d’implémenter cette mesure scélérate à un moment où le coût du pétrole a drastiquement baissé sur le marché international.

Dans ce pillage à grande échelle des maigres ressources de la République, les premiers bénéficiaires auront un crédit de 15 mille gourdes de carburants. L’on comprend mieux pourquoi les langues sont liées et sont incapables de contester cette asphyxie totale du peuple haïtien par un gouvernement qui fait de l’intérêt collectif, le cadet de ses soucis.

Au total, ce sont plus de 100 mille membres des syndicats qui vont s’allier au gouvernement à travers ce programme de subvention qui n’a d’autres objectifs que de faire taire la critique. Le trésor public déboursera plus de 1.6 milliard de gourdes pour assouvir l’appétit féroce de ces pseudo-syndiqués qui, depuis des lustres, se sont enrichis au détriment de la population.

L’on se rappellera des accords de ces syndicats jaunes avec René Préval, dans le cadre de cette fameuse compagnie « Sonny » qui eût à gérer les autobus achetés par l’État pour desservir la population et tenter, pour utiliser un concept de l’époque, moderniser le transport en commun. Plus récemment, le nommé Paul Loulou Chéry avait la charge de distribuer des autobus achetés par l’État Haïtien, à des membres de syndicats de transport en commun. Plusieurs dizaines d’autobus avaient ainsi été distribués. Pour quel résultat ? Aucun rapport n’a été fait sur ces programmes.

Il est clair que ces pseudo-syndiqués ne font que répéter leurs magouilles et de comploter contre le peuple haïtien. D’autant que l’opportunité de cette subvention parait de moins en moins évidente pour une population qui fait face à situation chaotique provoquée par ses propres élites. En effet, avec la baisse des prix observée sur le marché international, une simple application de la loi aurait permis à la population de respirer et de réduire le coût de la vie.

La grève n’aura donc été qu’un moyen de pression pour forcer le ministre du commerce et autres membres du gouvernement à mettre à exécution les promesses faites pour calmer la rue lors du fameux premier acte de « bwa kale ». Anderson Desroches transporteur, sans véhicule, a été claire, c’est une mesure stratégique de programmer la grève au moment du déroulement des épreuves du bac.  Pitoyable ! De plus, cette menace de grève a été également un justificatif cynique accordé à Ariel Henry pour justifier l’entrée en vigueur de cette mesure de subvention.

Ici, nous faisons face à une nouvelle conception du syndicalisme qui tourne autour de certains affairistes qui s’allient aux patrons et au gouvernement au détriment de la population. C’est étonnant de trouver des syndicats dont les objectifs et autres intérêts s’alignent sur ceux des patrons. Un fait inimaginable, pourtant possible en Haïti avec des syndicats des transports qui font désormais partie de l’équipe gouvernementale.

9 août 2023 0 comment
Editorial

Haïti-Justice : le juge Walter Wesser Voltaire lance l’opération lavage à pression !

AvatarJean Corvington 5 août 2023
écrit par AvatarJean Corvington

Walter Wesser Voltaire, cinquième juge d’instruction qui s’occupe du dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse, a décidé d’auditionner à titre de témoins, Ariel Henry et d’autres responsables du gouvernement. Une décision qui, en temps normal, aurait reçu une salve d’applaudissement. Pourtant, l’opinion reste prudente et questionne l’opportunité d’une telle démarche, quelques jours seulement après l’annonce des autorités kenyanes de prendre les commandes d’une force internationale en Haïti.

Surprenante ! Cette décision parait intéressée et s’inscrit dans cette dynamique de blanchir certains acteurs impliqués dans l’assassinat de l’ex-président. Le juge Voltaire qui est un allié inconditionnel du Doyen du Tribunal de Première instance de Port-au-Prince, Bernard Saint-vil, n’a jamais participé à une assemblée des juges depuis l’absence du magistrat Saint-vil au décanat. Un comportement inacceptable qui a alimenté les conflits et la polarisation des magistrats, notamment dans un contexte où le nouveau doyen est perçu comme un fossoyeur à la charge du pouvoir, chargé d’enterrer les dossiers au cabinet d’instruction.

Certains faits sont troublants et ne jouent pas en faveur du Juge Voltaire. En charge du dossier depuis mai 2022, celui-ci avait invité, en avril 2023, des personnalités du pouvoir, comme Ricard Pierre, indexées par la clameur publique comme étant les fomenteurs de ce complot qui a  emporté Jovenel Moïse. Ils ont tous copieusement boudé cette invitation. Depuis rien n’a été fait. L’ajout du nom d’Ariel Henry sur cette liste de témoins, attise la curiosité. Tout laisse croire que le juge n’est pas libre de ses convictions, encore moins de ses actes. Plus ce dossier avance, plus la justice semble être faible et joue ce rôle hideux de serviteurs d’une autocratie essoufflée.

Le juge Wesser dont les rapports avec l’ex-doyen ai, Chavannes Étienne, honni par le pouvoir, n’ont pas été trop cordiaux, à la fin des trois mois prévus par le Code procédure civile comme délai d’instruction, s’est donné un rallonge, via une ordonnance qu’il a prise et qu’il n’a communiquée à personne. Dans cette ordonnance, il explique qu’il avait passé deux mois sans avoir accès au dossier. Une décision encore controversée, vu que le magistrat n’a jamais jugé nécessaire de s’adresser au doyen Étienne pour faire part de ses préoccupations. Un doyen qui s’est fait une réputation en distribuant les dossiers des délinquants proche du pouvoir à des juges intransigeants et qui jouissent d’un minimum de « crédibilité. »

Les controverses dans le déroulement de l’instruction de ce dossier qui passionne la République tendent  à consolider cette tendance de « gouvernement d’hommes irresponsables » qui pérennise la transition et qui enfonce le pays dans une crise aux issues incertaines. Cette vaste opération visant à blanchir les tenants du pouvoir est, par conséquent, cynique. Elle doit nécessairement permettre à Ariel Henry et consort de se présenter comme des figures acceptables pour continuer la transition. Une transition qui, pourtant, a échoué dans les grandes largeurs.

Comme pseudo-arguments, le Juge Voltaire veut faire croire à l’opinion qu’il est en train de tester la bonne foi des membres du gouvernement de faire avancer le dossier. La question qui fâche, est-il lui-même de bonne foi ?  En effet, ce n’est pas la première fois que des membres de ce gouvernement ont été invités par des juges afin que lumière soit faite sur certains dossiers brulants. Ils ont boudé toutes les invitations y compris celles du juge Voltaire lui-même, citées plus haut.

À ce tire, il convient de rappeler le refus du Ministre de l’Économie et des Finances, Michel  Patrick Bois-Vert, de se présenter devant le juge Marthel Joseph, dans le cadre du dossier de trafic d’armes et de minutions impliquant l’Église épiscopale d’Haïti. C’est également le cas du ministre des Affaires Sociales, Ricot Jean Pierre, qui a refusé de se présenter devant le juge Jean Wilner Morin qui a déjà, dans le cadre de son instruction dans le vaste dossier de corruption à la Caisse d’assistance sociale, inculpé la directrice, Edwiin Tonton, écrouée au commissariat de Delmas 33.

Cette vaste opération de lavage à pression pour refaire l’image dégradée d’Ariel Henry ouvre pourtant des brèches dans lesquelles risquent de se faufiler ses « opposants » ou du moins, ceux qui « ne travaillent pas dans le pouvoir ». Ils réclameront, et à juste titre, la démission de M. Henry, afin qu’il puisse se présenter devant le juge comme un simple citoyen. Car son statut risque d’être trop pesant pour le magistrat dans un contexte exceptionnel où le Premier ministre est l’autorité de nomination des juges.

Dans ce jeu de malin et de coquin, la République risque de connaitre encore de nouvelles journées de tension et les lois risquent d’être bafouées. Et cette fois, ce ne sera pas par hasard !

5 août 2023 0 comment
Editorial

Haïti-Examens d’État : la nécessaire trêve !

AvatarJean Corvington 28 juillet 2023
écrit par AvatarJean Corvington

Les syndicalistes du secteur de transport en commun ont annoncé un mouvement de grève pour les 31 juillet et le 1er août 2023, en vue de pousser le gouvernement à baisser les prix des carburants qui appauvrissent les ménages haïtiens. Confrontés à une misère atroce, cette levée de bouclier offre une lueur d’espoir aux plus démunis. Pourtant, le contexte ne se prête pas à un tel mouvement de contestations, aussi légitime qu’il puisse paraître.

Les membres des syndicats du secteur des transports n’ont aucunement l’intention, nous estimons, de grossir les rangs de ceux qui complotent contre l’intelligence en Haïti. Le sentiment de ras le bol  que suscite le silence honteux du gouvernement, ne doit nullement faire oublier l’essentiel, à savoir, d’éviter de compromettre l’avenir des générations actuelle et Future.

Face à ce dilemme, contrairement au chef du gouvernement qui fait passer l’intérêt collectif au second plan, les syndicalistes doivent identifier les priorités et éviter, en temps de guerre, d’ouvrir des brèches à l’ennemi dans leur propre camp. Les sacrifices des parents et des élèves doivent être reconnus par les secteurs qui disent ou prétendent défendre leurs intérêts.

Si par le passé, les gardiens de ce pouvoir, en panne de capacité de convocation, utilisaient l’école pour faire obstacle aux pouvoirs constitués, aujourd’hui il devient de plus en plus évident que cette méthode de lutte stérile doit changer. En effet, ce vaste projet d’abrutissement de la Jeunesse, sous couvercle de lutte politique, participe de cette volonté d’une certaine oligarchie de se pérenniser, grâce aux actions perverses des scélérats de la classe politique en panne d’inspiration et incapable de construire une offre politique, pour le moins, acceptable.

Il serait absurde de condamner les fils et les filles des familles pauvres qui, depuis plus d’une décennie, n’ont jamais connu une année scolaire complète, à un report dommageable des épreuves du bac. D’autant qu’ils n’ont aucun espoir de s’expatrier en terre étrangère pour poursuivre leurs études. Déroulée dans les conditions difficiles et même dangereuses avec le kidnapping et les affrontements spectaculaires entre gangs armés, cette année académique qui fut un long chemin de croix est un accomplissement innommable dont les examens du bac seraient une douce récompense.

Par contre, leur privés de ce strapontin serait tout à fait cynique et rappellerait les chevauchées rocambolesques d’un certain André Michel à ses heures de gloire, qui a tout fait pour enlever aux enfants le privilège de jouir de ce droit inaliénable de s’instruire, et même du droit le plus élémentaire de célébrer les Fêtes de fin d’année. L’on se rappelle de cette fameuse réplique maladroite : « malere,  malerèz pa nan fèt ». Au final, pour quel résultat ?

Attendre les grandes échéances académiques ou encore les dates de célébration des fêtes nationales pour bloquer le pays, auront permis au fil des ans d’explorer les limites abyssales des pseudo-leaders qui, en fait, ne sont que des « jobeurs »  en quête d’emplois. Aucune capacité d’innover !

Une trêve s’impose donc pour les enfants. Pour les professeurs, les parents et tous ceux qui, malgré les maladresses répétées et l’inaction préjudiciable du gouvernement, ont consentis des efforts extraordinaires pour accompagner les enfants et les amener aux portes des examens. Les syndicats doivent éviter avec cette grève nécessaire mais inopportune de se camper en bourreau face à ceux qu’ils doivent absolument rallier à leur cause.

Vive la trêve !  Tous pour les examens du bac !

28 juillet 2023 0 comment
Editorial

L’obsession d’Ariel !

AvatarJean Corvington 24 juillet 2023
écrit par AvatarJean Corvington

Le Premier Ministre, Ariel Henry, est obsédé par la venue d’une force internationale. Dépendamment de la conjoncture, son appellation varie dans les discours du Chef du gouvernement. « Force de support à la Police Nationale d’Haïti » ; « Force Robuste » ; « Force armée multinationale »…M. Henry est imperturbable. Les blancs doivent revenir !

Après maintes refus du Conseil de sécurité des Nations Unies, il semble finalement en passe d’obtenir gain de cause. Récemment, dans un tweet, il a annoncé qu’il disposait d’un délai de 30 jours, avec le Secrétaire général de l’Onu, pour élaborer un plan en vue du démarrage de la mobilisation de cette force. Une décision adoptée à l’unanimité par ce même Conseil qui, pendant longtemps, entonnait ce fameux refrain démodé que « la solution au problème doit venir des haïtiens eux-mêmes ».

Cette volonté inébranlable de faire revenir les casques bleus pour protéger les intérêts des tenants du pouvoir et peut être garantir l’armistice de certains d’délinquants notoires, est indigne. Cette promotion d’une nouvelle forme d’entraide internationale saupoudrée de « néocolonialisme » et d’interventionnisme, était en préparation dès l’entrée d’Ariel Henry à la Primature.

L’affaiblissement et l’avilissement des forces de sécurité nationale (Police Nationale et Armée d’Haïti) pour les décrédibiliser a été la première étape de ce plan macabre. Après la honte de l’échec de la MINUSTAH, dans sa mission de stabilisation, les Nations Unies, pour justifier un retour en Haïti, devaient trouver un appui interne.

Infligé à la population des conditions exécrables avec une misère atroce et une situation de terreur sous le feu des gangs armés, parait être une solution efficace pour justifier ce retour. Cynique !

D’aucuns s’interrogeaient sur la véritable mission d’Ariel. En assemblant les différentes pièces du puzzle, tout laisse croire que sa mission est de créer les conditions favorables au retour de la force internationale. En peu de mots, le « retour du blanc ». Toutes les institutions sont à genou. Le CSPN n’a aucun plan. 

La Police est muselée et participe à la création de cette situation de chaos qui justifie ce retour. Aucune épuration n’est faite au sein des forces de l’ordre passées maitre dans la construction de ce désordre généralisé qui met la Nation à genou.

L’opposition s’est dissoute dans ce bouillon indigeste de corruption et de crimes. Principale force de proposition, elle affiche une incapacité étonnante d’innover et de se renouveler. L’espace politique est aujourd’hui divisé entre ceux qui « travaillent dans le pouvoir et ceux qui veulent travailler dans le pouvoir ». Dans cette République de « jobber », infestée de populistes sans imagination, le retour du blanc est un moindre mal. 

Les anti-Ariel qui ne peuvent l’admettre dans l’espace public, le font dans les boudoirs. Ils attendent impatiemment ce retour pour échapper à la violence des gangs.  La société est encadrée par une terreur que certains d’entre eux ont aidé à façonner. Le contrôle des gangs fanatisés qui défendent la cause de certains groupes économiques puissants dans ce vaste projet d’appauvrissement des masses, leur échappe. 

Ariel Henry et ses alliés continuent, entre temps, d’avancer leurs pions. La conservation du pouvoir étant leur principale préoccupation, la « transition démocratique » qu’il devait assurer est à la fois improductive et truffée d’incertitudes. 

Bénéficiaire d’une « conjonction de phénomènes favorables », M. Henry vogue sur une mer d’une tranquillité étonnante. Il est son principal opposant, avec ses maladresses et le zèle déroutant de ses alliés. Il avance. Calmement. En attendant son armée importée, pour parfaire son œuvre.

24 juillet 2023 0 comment
Editorial

L’indécente Edmonde Supplice Beauzile !

AvatarJean Corvington 19 juillet 2023
écrit par AvatarJean Corvington

Dire une chose et faire son contraire, voilà l’élément majeur qui caractérise, Edmonde Supplice Beauzile. L’ancienne représentante du Plateau Central au Sénat de la République, figure aujourd’hui parmi les plus fervents défenseurs du Gouvernement d’Ariel Henry. Cette nouvelle cohabitation avec l’équipe « Tèt kale », l’ennemi d’hier, n’a rien de surprenant, sinon son zèle démesuré dans la conservation du pouvoir.

Personnage honni, ses sorties fracassantes, peu avant le vote de Laurent Lamothe comme Premier Ministre, pour dénoncer des violations de la Constitution et des lois de la République, resteront des moments marquants de son passage au Parlement. Mais, elles ne  sont pas moins marquantes que son volte-face légendaire pour voter ce même Lamothe qu’elle avait vertement critiqué. En effet, elle a feint de voyager pour donner mandat à un autre sénateur, afin qu’il vote M. Lamothe à sa place. Cette union fusionnelle avec PHTK n’est donc pas un hasard.

Sacrée Edmonde ! Comme aime à le rappeler l’ancien sénateur Anacasis Jean Hector, tout le monde avait été monnayé pour cette séance dantesque du lundi 12 avril 2012. Madame Beauzile, personnage controversé, virulent et qui se nourrit des antagonismes entre les acteurs politiques, quelques mois après ce vote de la honte, eut à déclarer qu’elle avait voté Laurent Lamothe parce que c’était un « Multimillionnaire ». Un leader de la « gauche » qui priorise le capital, la richesse d’un homme, au détriment du bien-être commun, du jamais vu ! La présidente de la Fusion est vraiment spéciale.

Ce goût prononcé de la discorde et exagérément mise en scène cachent parfaitement les limites cognitives de l’ancienne sénatrice dont l’héritage législatif est excessivement pauvre. Le comportement de Madame Beauzile, dont la conflictualité et la trivialité sont des attributs majeurs, est parfois d’une indécence inacceptable pour une femme d’État. Sa schizophrénie, alimentée par cette absurde volonté de conserver le pouvoir avec ses nouveaux alliés, montre clairement qu’elle fait passer ses intérêts personnels avant celui de la majorité. Pour un politique, c’est un comportement suicidaire. 

Quand, en décembre 2022, elle assimila l’augmentation des cas de kidnapping à une manœuvre politicienne visant à empêcher la mise en place du Conseil électoral provisoire, elle fut d’une stupidité effarante, d’autant qu’elle avait toujours accusé ses nouveaux alliés du PHTK d’être les véritables maitres des gangs armés. L’incohérence d’Edmonde est une marque de fabrique qui l’a accompagnée durant toute sa carrière.

Victor Benoit avait vu venir le mal. Il avait dénoncé le comportement discriminatoire de Madame Beauzile qui empêchait aux jeunes leaders de la Fusion d’origine modeste de gravir les échelons au sein du parti. Un comportement qui tranche radicalement avec les idéaux de la gauche qui généralement mise sur le changement. 

Cette attitude malsaine, reflexe d’un leader encore colonisé, avait provoqué une crise intergénérationnelle au sein du parti, qui a failli le scinder en deux. Pourtant, après son échec à la présidentielle de 2016, elle fut la première à demander à la Fusion de se tourner vers les jeunes. Quels jeunes ?

Le comportement de Madame Beauzile, de plus en plus honteux, au sein de ce gouvernement, montre clairement qu’elle s’investi dans la pérennisation d’un statu quo qui conduit le pays doit dans un mur. Son inquiétant silence devant la gestion catastrophique de l’ingénieur Rosemond Pradel, en charge, pour son compte, du Ministère des Travaux publics Transport et communication, prouve que la situation du pays ne la préoccupe nullement. 

Le pays est en train de subir une offensive cinglante des anciens opposants affamés placés au cœur du pouvoir. Ils ramassent tout. C’est un moment inédit de notre histoire. Une démocrate sans plan de démocratisation qui s’investit ouvertement dans la défense des intérêts d’un gouvernement infesté des ennemis d’hier, Edmonde devient l’apôtre du clientélisme qui dirige le pays et d’un pouvoir sourd aux désirs populaires. 

Le désenchantement est total ! La porte est en train de se fermer devant elle. Une reconversion est inévitable car, la réconciliation avec la population devient totalement impossible.

19 juillet 2023 0 comment
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