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Editorial

Conseil présidentiel vs. Gouvernement : La mascarade des rejetés !

La bataille fait rage entre l’équipe d’Ariel et le Conseil présidentiel. Les dilatoires autour de l’arrêté nommant les membres du Conseil présidentiel est un épisode de plus dans cette tragédie que vit la République. Un arrêté nommant les conseillers, démenti par le gouvernement, mais qui, selon toute vraisemblance, aurait été publié par les canaux officiels, alimente les débats. Cette mascarade politique, née de l’insouciance de ce gouvernement, se déroule sur une scène déjà mise en lambeaux par les acteurs eux-mêmes.

Rejeté par la population et la communauté internationale, le gouvernement sortant veut, par ce rejet, continuer à imposer sa loi et protéger ses arrières. Avec en substratum la Constitution, Michel Patrick Boisvert et l’équipe « Territoires perdus » ou « territoires livrés », veulent rester au contrôle pour continuer à afficher leur nullité à la face du monde. Leur capacité à répandre le chaos est inégalée, tout comme cette corruption imposée et entretenue.

Après avoir livré la Capitale aux gangs, cette équipe milite désormais pour de nouvelles responsabilités ou de nouveaux postes. L’appétit féroce de cette bande de mégalomanes fascinée par le faste et l’inflation délirante de richesses faciles exaspère la population et les acteurs impliqués dans la quête de solution à cette crise provoquée et instrumentalisée.

Le décret créant le Conseil présidentiel est le dernier coup de ces comploteurs qui ne peuvent vivre sans pouvoir, aussi sans scandale. C’est le seul moyen de cacher leurs méfaits au sein de l’administration. L’intrusion inattendue d’Iswick Théophin, accompagné d’un juge de paix dans les locaux de la Presse nationale lundi, risque de mettre à nu la face obscure de ce pouvoir cynique. Car ces figures contrastées, insaisissables, sont les principales responsables du désastre que connaît actuellement Haïti. Ils violent sans cesse la loi, mais se cachent derrière la Constitution pour éviter la prison.

Quel paradoxe ! Aujourd’hui, le gouvernement veut que le Conseil présidentiel soit monté selon les prescrits de la Constitution de la République comme visé dans le décret susdit. Pourtant, pendant 32 mois, ils ont imposé au pays un Premier ministre/Président qui ne figure nulle part dans les lois haïtiennes. De plus, ils imposent des conditions qui violent l’article 135 de cette même Constitution en ce qui a trait aux exigences faites au Président.

Mais le grand drame, c’est qu’au centre des débats et des affrontements pour le pouvoir, le peuple haïtien continue d’être oublié. Le gouvernement navigue encore dans cette même eau boueuse qu’il a agitée pendant trente-deux mois, oubliant presque les obstacles cachés sous cette boue qu’il a fabriquée et qui peuvent provoquer son naufrage.

Avec cette énième maladresse politique, Ariel Henry et son clan sont en train de mobiliser à la fois la communauté internationale, les politiques haïtiens et l’opinion publique contre eux. Cette crise a trop duré et elle risque, dans son dénouement, d’emporter les alliés d’Ariel qui, dans cette mascarade de trop, frustraient de plus en plus les citoyens.

Ce règne d’incompétence, qui a accouché d’un banditisme d’État, doit absolument prendre fin. Le temps presse et le peuple a besoin de comprendre ce que veut cacher ce gouvernement honni qui a écrit des pages parmi les plus sombres de l’histoire de ce pays.

Jean Corvington
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