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Jorchemy et Pascal : les rois du contre-pied

Face à la déliquescence de la classe politique, d’aucuns se sont accordés sur le fait qu’il devait y avoir l’émergence de nouveaux groupes d’hommes, de jeunes surtout, pour mener les destinés de la Nation. Pourtant, les générations se suivent et les mêmes pratiques demeurent. Les jeunes propulsés, par un malheureux hasard, au-devant de la scène, rentrent dans le schéma traditionnel et contribuent, pour certains, consciemment à la destruction du tissu social déjà fortement fragilisé. Le dépècement du pays continue. L’avenir s’assombrit.

Jorchemy Jean Baptiste et Pascal Adrien font partie de ces jeunes qui ont eu cette chance inouïe d’être en avant-scène dans l’arène politique. A la faveur des mouvements étudiants et de jeunes, ils ont su tirer leurs épingles du jeu, manipuler l’opinion et se sont fait recruter par les tenants du statu quo. Cette montée rapide et fulgurante ne leur ont pas permis d’avoir cette distance critique qui leur aurait aidé à se démarquer de la « madigrature » ambiante. Au contraire, ils s’y sont accommodés et ont su l’exploiter pour s’enrichir et se maintenir dans les couloirs des pouvoirs.

De contre-pied en contre-pied, les deux compères deviennent au fur et à mesure que leur appétit féroce est exposé sous les projecteurs, des hideux personnages, rebutés de tous. Leur tour de passe-passe pour casser les lignes directrices du RDNP et s’aligner dans les rangs de Jean Henry Céant, restent légendaire.

Cependant, ce virement spectaculaire n’équivaut en rien le grand déballage effectué à travers leur livre co-signé « Toutouni » qui a mis à nu, les limites de la gouvernance de Jean Henry Céant dans laquelle ils ont activement participé et ont été même, les plus fervents défenseurs. Cet acte de trahison reste, à date, l’un des plus marquants de l’ère démocratique.

Ils auraient pu s’en arrêter là, mais comme dit le vieil adage, c’est en mangeant que l’appétit vient. Ces deux jeunes ont continué leurs entreprises macabres au cœur des pouvoirs d’État. M. Adrien a eu l’opportunité de devenir, très jeune, chef de Cabinet du président du Sénat, Youri Latortue. Il en a profité pour gérer à travers ses firmes privées, la communication du sénat, en trouvant en bon prestidigitateur, les moyens de récupérer les fonds destinés à cette entité.

Mais, comme souvent, cette union contre nature entre un vieux politique obnubilé par l’argent et le pouvoir et un jeune loup affamé en quête d’affirmation d’une identité politique mal construite, d’argent et de pouvoir, ne pouvait pas durer. Pascal, une fois de plus a rompu les rangs. Un autre coup qui fait mal à un politique qui a eu la mal chance de s’associer à ces jeunes mercenaires.

Aujourd’hui bien casé dans les camps du pouvoir, avec leur Mouvement national pour la transparence (Toutouni) pour le moins très opaque, on oublierait presque que les deux partenaires qui ont signé l’accord du 11 septembre, puis l’accord du 21 décembre, ont été les promoteurs d’un « Accord global » dont la Nation n’a jamais pu découvrir les grandes lignes. Et à ce titre, comme grand critique du projet de nouvelle constitution de Jovenel Moïse, ce dernier les a recrutés, et ils ont été au premier rang pour défendre ce même projet qu’ils critiquaient allègrement dans les médias.

Les prises de position controversées de ces jeunes loups (garou) sont donc légions. Qu’ils soient aujourd’hui les fervents défenseurs du gouvernement est en parfaite adéquation avec leur pratique tapageuse de la politique faite de trahison et de pots de vin. A quand le prochain coup-bas ?

Les actes malsains de ces porteurs du pseudo « Accord global » ne doit nullement décourager les jeunes à s’investir dans la politique pour débarrasser le pays de ces incapables qui ont occupé la scène depuis 1986, ni influencer l’opinion sur le fait qu’une nouvelle classe politique doit émerger pour participer à la construction d’un nouveau projet social permettant une réorganisation des pouvoirs de l’État en vue d’adresser les priorités de la population.

Jean Corvington