Définitivement, Jean Charles Moise n’en finit pas de faire parler de lui. Très connu comme l’un des opposants farouche au pouvoir Tèt Kale, l’ancien sénateur du nord a marqué les esprits samedi, lors d’une manifestation organisée dans la cité Christophienne. Très remonté contre le président Jovenel Moise, Jean Charles Moise pour extérioriser sa colère, a fait hisser le drapeau noir et rouge à Vertieres, haut lieu de la dernière bataille ayant conduit à l’indépendance du pays. Un acte qui, depuis n’a cessé de faire couler de salives dans l’opinion.
Du coté du pouvoir en place, on qualifie l’action du leader de la plate forme Pitit Dessalines de provocation. Le directeur de l’Office National de la Migration qui intervenait lors d’une rencontre sur le dossier, explique que le pouvoir n’entend pas se laisser prendre dans le piège de l’ancien sénateur. « Dans un contexte ou le secteur démocratique annonce de grandes mobilisations contre le pouvoir le 18 novembre prochain, toute action contre, Moise, c’est de l’huile dans le moteur de la mobilisation. Cependant, je salue le comportement de certains amis de l’opposition qui, pour une fois, ont dénoncé l’action du sénateur ».
Mis à part le pouvoir, plusieurs autres secteurs de la vie nationale ont réagi à ce geste inapproprié. Certains étudiants de la faculté d’ethnologie pensent que, par cet acte, l’homme de Milot a montré clairement qu’il ne comprend pas grand chose en politique. Il devrait comprendre que le drapeau d’une nation est le symbole qui définit cette nation et qu’aucun changement ne peut se faire s’il n’y pas de provision légale. Ils reprochent au sénateur Moise Jean Charles d’avoir violé la constitution dans ses articles 2 et 3 en hissant un drapeau noir et rouge en lieu et place du drapeau bleu et rouge.
Moise Jean Charles pour se défendre des différentes critiques, explique vouloir défendre l’idéal dessalinien avec le drapeau noir et rouge. Il invite ses partisans à faire la même chose dans les édifices publics du pays en vue de combattre ce drapeau, inauguré par l’ancien président Alexandre Pétion, un mulâtre, poursuit-il.
Important de souligner que certains hommes de lois pensent que l’ancien candidat à la président devrait être derrière les barreaux pour avoir enfreint l’article 52 de la constitution de 1987 qui fait injonction à tout citoyen de ne pas profaner le drapeau et tout symbole public. Si cela parait invraisemblable, plus d’un pense que cet acte de profanation risque de se transformer en épine dans les pieds de Jean Charles Moise lors des prochaines élections présidentielles.
Azaine Mauryle/ RM
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