La situation sécuritaire en Haïti va de mal en pis. Des groupes armés font la loi. À Martissant, Cité de Dieu, La Saline et d’autres quartiers de la banlieue sud de la capitale, les bandits ont le vent en pourpre. Les autorités gardent le mutisme malgré l’appel au secours lancé par les riverains. Qui plus est, ces gens qui sont officillement dénoncés comme bandits participent au quotidien des les talk show des médias de la capitale, sans avoir la moindre peur. Devant le silence complice des autorités, des organisations de droits humains se sont montrées inquiètes.
Le directeur exécutif du Réseau National pour la Défense des Droits Humains, Pierre Esperance n’a pas caché son inquiétude par rapport à la montée exponentielle de l’insécurité dans le pays. Le numéro un du RNDDH demande au gouvernement de reprendre le contrôle des quartiers assiégés par des hommes armés et les invitent à se démarquer des bandits. En qui ce concerne les derniers événements qui se sont produits à Lasaline, le défenseur des droits humains regrette que le contrôle du marché de la zone est laissé aux mains des groupes armés. Pierre Esperance dénonce plus loin, le manque de respect du droit à la vie en Haïti. Il invite les autorités, en ce sens, à assumer leurs responsabilités.
Antonal Mortimé, co-directeur du Collectif Défenseurs Plus, accuse de son coté, les autorités de leur connivence avec des bandits. « Nous vivons dans un pays où les autorités perdent le contrôle de tout », regrette le défenseur des droits humains. Il rend responsables le gouvernement, le parlement et l’élite économique de la situation qui prévaut dans le pays. Monsieur Antonal Mortimé dit prévoir une fin d’année compliquée si les autorités n’agissent pas de telle sorte que les bandits soient arrêtés et conduits devant la justice.
Abondant dans le même sens que le co-directeur du Défenseurs Plus, la directrice exécutive de la Commission Episcopale Justice et paix de l’archidiocèse de Port-au-Prince, Jocelyne Colas Noel dit ne pas comprendre l’attitude des dirigeants, ici en Haïti. Madame Colas explique avoir exhorté à maintes reprises les autorités sur un possible pourrissement de la situation. Plus loin, elle s’interroge sur une possible implication des autorités dans l’alimentation en armes des bandits. Elle invite les autorités à se montrer à la hauteur. Car elle estime que les habitants de ces quartiers ne peuvent plus continuer à vivre dans cette situation de peur.
Rappelons qu’hier plusieurs personnes ont été retrouvées mortes à Lasaline. Selon les informations, ces dernières auraient été tuées lors d’un affrontement entre bandits armés qui se battent pour le contrôle du marché de la Croix des Bossales. A quand le contrôle de ces quartiers par les autorités se demandent encore plus d’un ? Dans l’intervalle, l’inquiétude de la population continue d’augmenter et des organisations de droits humains en particulier.
Mauryle Azaine, Radio Métronome.
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