7 jeunes hommes entre 20 et 3 ans ont été criblés de balles par des individus non identifiés à la rue du Créac, en plein cœur de la ville de Jacmel dans la nuit du 20 au 21 octobre dernier. Parallèlement, une jeune fille battue à mort, visage ensanglante, a rendu l’âme à l’hôpital St Michel de Jacmel le dimanche 20 octobre dernier. Plus d’une douzaine d’individus cagoulés et munis d’armes à feu, de couteaux de machettes circulent en plein jour sur la grand rue, à l’Avenue Baranquilla, en fin de matinée du lundi 21 Octobre 2019, entrainant la désertion des passants apeurés.
Au niveau des barricades dressées dans le cadre des manifestations contre le pouvoir, des passants affirment avoir été rançonnés par des bandits dès la tombée de la nuit. Comme l’indiquent les faits susmentionnés, les actes d’insécurité sont montés d’un cran à Jacmel en l’espace de quelques jours. Les troubles sociopolitiques ont servi de jalons à la course effrénée du phénomène.
Les individus qui dressent des barricades au nom de la mobilisation anti-Jovenel en profitent souvent pour lancer des jets de bouteilles et de pierre, terrorisant ainsi les conducteurs de motocyclette pour les décourager de toutes tentatives de passage.
L’attaque armée contre le groupe de jeunes de la rue du Créac interpelle les autorités du département du Sud-est.
Le commissaire du gouvernement de Jacmel, Me Lionel Cherima déclare avoir mobilisé toutes les entités du pouvoir judiciaire de la juridiction afin d’appréhender les bandits qui sèment la terreur dans la ville. Elson Royal, vice délégué de l’arrondissement de Jacmel, déplore ces actes et appelle la police et la justice à mener une enquête sur ce dossier. Le maire Maky Kessa pour sa part, annonce que des dispositions seront prises, de concert avec les entités concernées pour freiner la machine de la violence à Jacmel.
Des membres de la population expriment leur inquiétude. ‘’Jacmel n’est plus le même’’ c’est le constat d’un motard, natif de la ville touristique. Un parent affirme que même si l’école rouvrait ses portes, elle n’y enverrait pas de sitôt ses enfants.
Connue comme l’une des villes de province les plus paisibles du pays, Jacmel a changé de visage depuis plusieurs semaines, par la force des troubles sociopolitiques.
La population est sur le qui-vive. Les oiseaux de nuit se font de plus en plus rares aux heures tardives, surtout au niveau des routes barricadés. L’image de la ville touristique est, comme tant d’autres villes du pays, a présent entachée.
Sachenka Thomas
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