25 juillet 2023, Rome – Le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires a débuté le lundi 24 juillet 2023 au siège de la FAO à Rome, avec une cérémonie d’ouverture de haut niveau à laquelle ont assisté plus de 20 chefs d’État et de gouvernement. Le Sommet est organisé par le Secrétariat des Nations Unies et accueilli par l’Italie, en collaboration avec les agences des Nations Unies basées à Rome : l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO); le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM). La cérémonie d’ouverture a été dirigée par le Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur António Guterres, et la Première Ministre italienne, Madame Giorgia Meloni. Ce fut l’occasion pour les participants de lancer un appel fort pour accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux.
L’objectif de cet évenement est de permettre aux pays participants, dont Haïti, de faire le point sur les progrès réalisés depuis le premier Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires en 2021, d’examiner les progrès accomplis en matière d’engagements à l’action, et d’identifier les succès, les goulots d’étranglement restants et les priorités qui permettront de réduire les obstacles à réalisation de la transformation des systèmes alimentaires.
Dans son allocution d’ouverture, le Directeur Général de la FAO, Monsieur QU Dongyu, a souligné que le processus du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires a clairement montré que les systèmes agroalimentaires ont un pouvoir et un potentiel énormes pour contribuer à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD).
En outre, il a souligné les progrès réalisés dans l’identification des solutions que les systèmes agroalimentaires peuvent apporter pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et la vie, telles que les pratiques agricoles durables, la gestion efficace de l’eau, les emballages responsables, le reboisement et la réduction du gaspillage alimentaire. Le Directeur Général de la FAO, a également rappelé que ces améliorations dépendent de la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux dans le but de les rendre plus efficaces, inclusifs, résilients et durables : « Face aux incertitudes croissantes et aux crises multiples, nous devons engager de toute urgence cette transformation pour répondre aux attentes élevées que nous avons vis-à-vis nos systèmes agroalimentaires », a-t-il déclaré.
Selon M. Qu, pour accélérer les progrès, il est nécessaire de tirer parti des accélérateurs transversaux. Pour la FAO il s’agit de quatre domaines clés : la science et l’innovation; l’amélioration des capacités en matière de données; l’augmentation des financements publics et privés ciblés et coordonnés; et la mise en place de mécanismes de gouvernance inclusifs pour les systèmes agroalimentaires.
D’après le Directeur Général: « Libérer le plein potentiel des systèmes agroalimentaires ne peut se produire que si nous nous concentrons sur ces accélérateurs, pour aider à minimiser les compromis et maximiser les synergies ».
Le Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur António Guterres, en tant qu’organisateur de l’événement, a prononcé le discours d’ouverture, reconnaissant également les progrès accomplis depuis le premier Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires en 2021. Monsieur Guterres a signalé que : « Plus de 100 pays ont soumis des rapports d’avancement volontaires sur la transformation des systèmes alimentaires. Les pays prennent des mesures décisives pour refléter cette priorité dans les lois, politiques et programmes nationaux et infranationaux », a-t-il noté, ajoutant que les données progressent également pour façonner les politiques et les partenariats.
Cependant, a-t-il déclaré, sauver les objectifs de développement durable signifie aller beaucoup plus loin, et « le temps presse ».
Le responsable de l’ONU a appelé à des investissements massifs dans des systèmes alimentaires durables, équitables, sains et résilients. Il invite les gouvernements et les entreprises à travailler ensemble pour construire des systèmes qui privilégient les populations avant le profit tout en explorant de nouvelles façons de réduire les coûts et d’augmenter la disponibilité d’aliments sains pour tous. En même temps, les actions mises en œuvre doivent réduire l’empreinte carbone des systèmes alimentaires pour aider à mettre fin à la guerre « inutile » contre notre planète et limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés Celsius. « Continuons à nous responsabiliser et à apprendre les uns des autres. Transformons les systèmes alimentaires pour l’avenir et veillons à ce que toutes les personnes, dans toutes les communautés et tous les pays, aient accès aux aliments sains et nutritifs dont elles ont besoin et qu’elles méritent », a-t-il exhorté lors du Sommet.
La Première Ministre italienne, Madame Georgia Meloni, a officiellement ouvert le sommet par un message de bienvenue, dans lequel elle a déclaré que Rome deviendrait la capitale mondiale de la sécurité alimentaire pendant trois jours, un choix « qui rend hommage à l’engagement traditionnel de l’Italie sur cette question cruciale ». La Première Ministre a déclaré que : « La sécurité alimentaire a toujours été l’une des orientations stratégiques de notre politique étrangère et un domaine prioritaire de la coopération italienne au développement. Et elle est devenue l’un des principaux défis de notre époque, dans un monde entièrement interconnecté ». Madame Meloni a appelé les nations à investir dans la recherche et la technologie, à financer à grande échelle et à coopérer pour transformer les systèmes alimentaires.
La cérémonie d’ouverture s’est également déroulée en présence des représentants de différents Gouvernements dont le Ministre de la Planification et de la Coopération Externe d’Haïti M. Ricard Pierre.
Le Sommet se déroulera jusqu’au mercredi 26 juillet 2023 et comportera une série d’événements de haut niveau, de dialogues et d’événements parallèles liés à la transformation des systèmes agroalimentaires sur des sujets tels que le gaspillage alimentaire, le changement climatique, les régimes alimentaires sains, les partenariats, la science et la technologie, les connaissances des peuples autochtones et les transports.
Cet événement très médiatisé survient à un moment où près de 785 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, un tiers de la nourriture produite dans le monde est perdue ou gaspillée et plus de trois milliards de personnes n’ont pas accès à une alimentation saine.
Les méthodes non durables de production, d’emballage et de consommation des aliments exacerbent également la crise climatique, contribuant à un tiers de toutes les émissions de gaz à effet de serre, utilisant 70 pour cent de l’eau douce de la planète et entraînant une perte considérable de biodiversité.
Selon le Directeur Général de la FAO, M. QU Dongyu, le Sommet doit aborder le fait qu’il est nécessaire de transformer les systèmes agroalimentaires afin qu’ils puissent répondre à la demande alimentaire croissante tout en réduisant la pression sur les ressources naturelles ; réduire les émissions de gaz à effet de serre et préserver la biodiversité ; renforcer la résilience à la crise climatique; parer au mieux aux conflits et autres perturbations des chaînes d’approvisionnement ; garantir des emplois décents; et assurer l’accès à des aliments sains et nutritifs et à des régimes alimentaires alimentaires équilibrés pour tous.
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