Décidément les autorités semblent ne pas comprendre les avertissements de la population les 6 et 7 juillet dernier. Environ deux mois après, le gouvernement démissionnaire n’est toujours pas remplacé. Un mois après la nomination du nouveau Premier ministre, le cabinet ministériel n’est toujours pas formé. Les listes des ministres se forment à longueur de journée. Cependant, l’ancien président Joseph Michel Martelly semble être le seul maitre du jeu. Il impose sa loi et accapare certains portefeuilles ministériels.
Le chef suprême de Tèt Kale ne jure que par deux choses. La reconduction du ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Jean Roudy Aly et celui de l’Intérieur et des Collectivités territoriales Raynaldo Jean Mary Brunet. Voilà tout le point d’achoppement. Le Premier ministre Jean Henry Céant et le Président Jovenel Moïse n’ont aucun problème à ce que l’ancien président choisisse le nom des titulaires de ces ministères à l’exception des ministres démissionnaires.
Cependant, le président Martelly ne l’entend pas de cette oreille. Il veut absolument que Raynaldo Jean Mary Brunet et Jean Roudy Aly soient reconduits à leur poste. Le chef de l’exécutif ne veut pas que le problème de décharge posé par les parlementaires concernant ces ministres démissionnaires ne refasse pas surface. Outre ces suspicions, le nombre de ministres que le président de la République compte reconduire peut être un vrai casse-tête pour le notaire Céant. Malgré tout, au moins trois ministres du gouvernement démissionnaire devraient garder leurs portefeuilles.
Au fil des heures, les tractations paraissent plus corsées. Les sénateurs et les députés posent des conditions plus que difficiles. Les partis politiques n’ont plus le contrôle de leurs élus. Les militants du parti au pouvoir veulent à tout prix intégrer le nouveau gouvernement et le fondateur du PHTK impose sa loi. Un cocktail assez pimenté pour le nouveau Premier ministre et son équipe qui peinent à s’assurer d’une majorité pour la ratification de son énoncé de politique.
Tous les yeux sont pour l’instant fixés sur le Sénat de la République. La date à retenir pour cette séance fatidique n’est toujours pas connue. De source proche, Radio Métronome a appris que le rapport de la commission spéciale chargée d’analyser les pièces de monsieur Céant est fin prêt. Néanmoins, la commission dit attendre la liste et les pièces du cabinet ministériel aux fins d’analyse.
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