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Société

VIPHA-HAITI:pour l’eradication totale de la discrimination des personnes a mobilité réduite

Le 7 mars 2016, à Port-au-Prince, un groupe de jeunes issus de la communauté des personnes vivant avec un handicap ont décidé de mettre sur pied une organisation dénommée ʺVision pour les personnes handicapées en Haïtiʺ, VIPHA-HAITI. Celle-ci se veut une plateforme de réflexion, de promotion, de sensibilisation, et de formation sur les droits des personnes vivant avec un handicap. Cette structure possède une annexe dans divers départements du pays notamment l’Artibonite, le Sud’Est, l’Ouest, le Nord-Ouest, le Nord, et la Grand’Anse, nous dit le Vice-président du conseil d’administration de VIPHA-HAITI, Jean Kenson Pierre.

Depuis sa création VIPHA-HAITI a réalisé diverses activités sur la question dont des journées de formation et de sensibilisation sur l’intégration des personnes handicapées dans certains espaces universitaires de l’Artibonite notamment l’Université Publique de l’Artibonite aux Gonaïves (UPAG) et l’Université Notre Dame d’Haïti / l’UDERS des Gonaïves, et également dans la Grand’Anse et le Nord-Ouest. D’ailleurs, la cité de l’indépendance dispose d’une école de langages des signes.Un camp d’été a également été organisé dans le Sud-est à Jacmel avec des enfants en situation de handicap toujours dans l’objectif d’une intégration effective et efficace de cette catégorie sociale dans la société, a poursuivi le coordonnateur national de VIPHA-HAITI.

Les personnes vivant avec un handicap continuent de subir la discrimination sous toutes ses formes. Cette situation les empêche de jouir pleinement de leurs droits. En ce sens, VIPHA-HAITI a décidé de mettre un peu plus l’accent sur la situation des sourds. De concert avec d’autres institutions, les membres de cette structure se sont donné pour mission de trouver des matériels auditifs en faveur des sourds. Jean Kenson Pierre en a profité pour relater un incident survenu dans une institution bancaire de la région où le service à la clientèle avait refusé à un sourd-muet l’ouverture d’un compte bancaire.

Parmi les problèmes qui entravent l’épanouissement de cette catégorie sociale figure l’accès à la justice. La majorité des juges, des commissaires du gouvernement, des avocats ne parlent pas le langage des signes, se désole Me Pierre. Il n’y a même pas d’interprètes en langues des signes dans le système judiciaire haïtien. Dans le département de l’Artibonite, il y a un grand nombre de sourds. Les villes de Gros-Morne, Marchand Dessalines, Saint-Marc et des Gonaïves en comptent à elles seules environ 600.

Des efforts sont entrepris afin de permettre l’application de la loi sur l’intégration des personnes handicapées (Loi du 13 mars 2012) a souligné Jean Kenson Pierre, notant que des universités de l’Artibonite notamment aux Gonaïves dispensent des cours traitant du sujet.

Le coordonnateur national de VIPHA-HAITI insiste sur la nécessité d’aménager tant dans le privé que dans le public des espaces qui tiennent compte de la situation des personnes handicapées. Il invite tout un chacun à ne pas discriminer les personnes frappées d’une déficience physique.
Actuellement VIPHA-Haïti travaille sur la réalisation du projet de Sensibilisation sur le VIH/SIDA chez les personnes sourdes. De ce fait, elle souhaite recevoir de l’aide de la part de différents secteurs de la vie nationale.

Il n’existe pas d’estimation représentative et fiable de la prévalence du handicap en Haïti faute de recensement. Cependant, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, le nombre de personnes vivant avec un handicap a considérablement augmenté. Selon les données datant de 2013, environ 1 million d’Haïtiens vivent avec un handicap, soit 10 % de la population. Les conditions de vie de ces personnes, leur intégration dans la société, l’accès à la vie économique, sociale et politique demeurent des problèmes majeurs.
L’état haïtien avait signé en 2013 le traité de Marrakech, un document qui vise à faciliter l’accès des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d’autres difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées. Encore un autre texte en souffrance dans les tiroirs du parlement attendant d’être ratifié.

Marie-Samuelle CHARLES

La Rédaction
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