La formation Zenglen probablement a signé l’un des tout meilleurs albums de son histoire. “No dead end” le tout dernier né est d’une qualité subliminale que les critiques musicaux s’accordent à dire unanimement que la bande à Jean Brutus Dérissaint aurait frappé le grand coup de l’année. Toujours en dents de scie dans les promotions que dans les programmations, Zenglen veut decidément couper court à cette mauvaise réputation.
“Gen pwodiksyon pa gen pwomosyon”. Voilà en quoi résument les plus récentes années de cette formation musicale lancée à la fin des années 80. Ce groupe qui a connu plusieurs chapitres dans sa vie est reputé pour l’un des plus prisés et ayant à son actif l’un des meilleurs repertoires. Confronté à des problèmes de tout genre ces 10 dernières années, le groupe a du faire beaucoup de recul pour mieux sauter.
En ce sens, Jean Brutus Dérissaint, figure de proue du groupe Zenglen a lancé le samedi 12 mai, au « Star House », son nouvel opus. Ce groupe musical est enfin sorti de son hibernation pour réveiller les esprits endormis. Aux yeux de certains, Zenglen était vraiment en agonie. Tous ceux qui ont cru que les jours de cette formation musicale étaient comptés changent d’avis aujourd’hui. Son nouvel album a expliqué le motif de son long silence. Il a pris du temps en chemin, mais a délivré un bon produit. Zenglen respire encore et inspire confiance.
“No Dead End” est un pur produit de qualité, a tancé Philippe St Louis, critique musical, fondateur et un des animateurs de l’émission très prisée “Mardi Alternative”. Onze chansons se trouvent gravées sur ce laser dont : Ponponp, Dark Flower, Sa’n Fè Yo, Grèv Bèbè, Mèt Kay La, Kafe Anmè, Li Lè Li Tan, M Swete l Danse, Pòt Dèyè, No Dead End, I Miss My Ex.
Outre le nouveau chanteur, Emynix, fraîchement intergré au sein de cette formation pour pallier la non disponibilité à 100% de Frérot Jean-Baptiste, Zenglen a aussi bénéficié de l’appui du jeune Kiko dans la production de certains textes. Ce jeune talent, révélé dans le tube a succès de K-dans, Lanmou marem, a fait prévue d’une grande richesse dans son écriture. Grèv bèbè et I miss my ex sont les preuves tangibles, sur ce disque, de ce jeune fougeux et plein de talent qui s’était déjà fait remarquer dans les chansons à succès La femme de mon patron de Bel jazz et Fom ale exécuté par James Momplesir dit Ti Linèt.
En plus de ces chansons, les autres sont co-écrites par le maître à penser de Zenglen intimement appelé Pè Brutus. Cependant, comme il est de coutume pour cette bande, il est toujours question d’une fuite avant même la sortie officielle. Ce dernier opus n’était pas en reste. La musique annonciatrice de l’album, “Grèv bèbè”, se trouvait sur tous les réseaux sociaux bien avant l’annonce du groupe. D’aucun se demande s’il ne s’agit même pas de la politique du groupe au vu de la récurrence de cette pratique.
L’album de Zenglen touche plusieurs sujets. Les titres posent le problème de presque tous les secteurs. Des problèmes au foyer traités dans Grèv bèbè. De l’amour avec Kafe anmè, Mwen swetel danse. De la nostalgie avec I miss my ex. Et un sujet tabou soit le sexe anal très fréquent chez les jeunes. Ce sujet est largement traité dans le titre Pòt dèyè. Li lè li tan, une musique dénonçant l’hypocrisie des grandes puissances. Ponponp pour parler de l’industrie musicale et ses contours.
Les musiciens de Zenglen sont conscients de la situation. Et Fréro Jean-Baptiste l’a signalée dans la chanson « Ponponp », où il dit, nous citons : « yo pral di gen pwodiksyon, men pa gen pwomosyon ». Est-ce là un rappel que Fréro fait à Brutus et au nouveau manager de Zenglen, Eugène Talabert, et tout aussi bien à Gérald Firmin « Kaliko », qui dirige Kaliko Production et assiste Zenglen? Brutus a demandé l’apport et le support de tous ceux qui veulent aider Zenglen à ce niveau. Il a signalé que US$t s 50 000 ont été investis dans la production de cet album « No Dead End ».
Brutus et les 2 nouveaux chanteurs sont en Haïti pour la promotion de ce tout nouvel album. Ils doivent sillonner plusieurs grandes villes du pays en vue de le présenter à la presse particulièrement à la communauté du Compas. Ce groupe musical a gardé son identité en s’accrochant au style qui le caractérise. Il a réussi aux examens avec distinction, mais on attend ses prestations – live pour mieux l’évaluer, déclarent certains observateurs.
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