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Haïti-formation du gouvernement: le silence des courtisans!

Le temps des grands partages ! On y est. Ceux qui se positionnaient depuis plusieurs mois pour entrer dans le gouvernement d’Ariel Henry, sous le masque d’opposants, tentent de forcer les portes. Après les échecs répétés des missions de la CARICOM, le Premier Ministre a décidé d’avancer. Avec ceux qui le souhaitent. Une stratégie apparemment payante.

Tout le monde veut accrocher le bon Wagon. Les places sont limitées. Certaines volte-face extraordinaires, étonnent. Les discours pompeux, pour la plupart haineux, d’hier, s’adoucissent. Définitivement, le politicien haïtien est une espèce à part : à la fois rigide et flexible à l’extrême en même temps. Ariel Henri l’a compris et est en train de réussir un tour de force pour traverser la date fatidique du 7 février.

Bizarrement on n’entend plus certains détracteurs. Leurs voix s’étouffent dans les négociations secrètes, déroulées dans les boudoirs de certains ayant-droits. En effet, ce week-end a été mouvementé. Rencontre sur rencontre, le bal des officiels inquiets à l’idée de perdre leur poste au profit d’un opposant d’hier, s’est déroulé sur un rythme endiablé.

Pourtant, la liste des nouveaux entrants est déjà prête, a informé un proche du chef du gouvernement. Certains postes ont été plus convoités que d’autres. Le Ministère des Affaires sociales dont l’enveloppe budgétaire a été gonflée pour des raisons jusqu’ici inconnues, est dans la mire des chacals. C’est une bonne prise en vue de préparer les prochaines élections et de nourrir les bases politiques.

Les Ministères de l’Agriculture, des Affaires Étrangères et de l’Intérieur également, sont dans l’œil des rapaces devenus étonnamment muets depuis quelques jours. Seul le Mouvement Populaire Dessalinien (MOPOD) reste ouvertement campé sur sa position, en réclamant le départ d’Ariel Henri au 7 février 2024. Les autres grands animateurs de béton se taisent.

Si le dépècement de la carcasse de la République est au menu de ces rencontres, d’autres éléments viennent le compléter. Comme celui de la durée de cette nouvelle transition et l’organisation d’éventuelles élections cette année pour reconstituer les trois pouvoirs de l’État.

Des objectifs affichés et voulus par Ariel Henri et ses commanditaires de l’Internationale, mais qui restent secondaire pour la population, dont l’amélioration de la situation sécuritaire reste la principale préoccupation.

La question de la lutte contre la vie chère avec l’explosion des prix des produits de première nécessité constitue, entre autres, priorités indépassables de cette population prise en otage par les bandes armées et un gouvernement jusqu’ici insouciant.
Cet énième épisode de gouvernement de salut public ressemble étrangement à une coalition anti-Haïtienne, comme cette union invraisemblable entre certains gangs de Port-au-Prince. Haïti vit une période de grande terreur, et le citoyen est le témoin obligé de scènes macabres au quotidien. L’immobilisme qui a caractérisé l’équipe de M. Henri depuis plus de deux ans doit être rompu.

Une situation qui n’arrange pas les nouveaux entrants. Car, les suspicions qui planeront sur cette coalition gouvernementale qui prend forme, résultent de souvenirs résiduels des coups bas de jadis. Il revient donc aux nouvelles autorités de se mettre à l’écoute du peuple et de faire mentir l’histoire et d’œuvrer en vue d’offrir un moment de répit à ce peuple qui se meurt.

Jean Corvington
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