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Assassinat d’un jeune trentenaire à la rue Monseigneur Guilloux à Port-au-Prince

Tôt, le dimanche 5 décembre 2021, les habitants de la rue Monseigneur Guilloux au Centre-Ville de Port-au-Prince ont découvert le corps sans vie d’un jeune homme. Il a été atteint de plusieurs projectiles dans le dos.

Les faits se seraient produits aux environs de cinq heures du matin. Ce sont les détonations qui ont réveillé plusieurs des voisins. Le choc est visible sur le visage des riverains de la petite foule rassemblés autour du cadavre gisant dans son sang sous un calebassier.

Selon les témoignages de personnes retrouvées sur place, le jeune tué s’appelle Lewis Bouzy et vit sur le quartier depuis sa naissance. Il est tué à l’entrée même de son domicile situé à la Rue Monseigneur Guilloux, le bloc compris entre Rue Chareron et Rue Louis Joseph Janvier.

« Tout le monde le connait sur le quartier. Il rentrait d’une veillée religieuse en l’honneur de l’Immaculée Conception au stade Sylvio Cator. Des criminels ont choisi de lui ôter la vie. La Rue Monseigneur Guilloux est dans le deuil. Nous réclamons justice pour lui et sa famille » martèle une jeune dame, larmes aux yeux et la voix emplit de rage.

Selon les pièces d’identité éparpillées près du cadavre, ce jeune avait célébré ses 36 ans, le 14 mai 2021 dernier.

« Encore un crime de plus. Le robinet de sang n’arrête pas de couler. Encore un jeune plein d’énergie qui paie de sa vie l’irresponsabilité de l’État. Sa fille va grandir orpheline de père. Merci Haïti. Merci à ceux qui devraient nous protéger mais qui font autre chose » lance en pleurs, un homme dans la cinquantaine avec des cheveux grisonnant.

Non loin du lieu du crime, une patrouille de policiers haïtiens, encagoulés, armes de guerre en mains, est remarquée.

Kidnappings et assassinats constituent le lot quotidien des haïtiens et haïtiennes depuis quelques mois. Plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince notamment Martissant sont contrôlés par des gangs armés qui imposent leur loi, au vu et au su des autorités.

La police nationale d’Haïti (PNH) se montre très impuissante à freiner la situation d’insécurité et de banditisme qui touchent toutes les couches sociales du pays.

Le 1er décembre 2021, à bord d’un autobus, 3 personnes ont trouvé la mort et environ une douzaine d’autres ont été blessées au cours d’une attaque dans le quartier de Martissant.

Les affrontements entre gangs rivaux persistent depuis le 1er juin 2021 dans la périphérie Sud de Port-au-Prince dans le quartier de Martissant.

Jean Corvington
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