Les transitions se suivent et se ressemblent depuis 1986. Les unes plus catastrophiques que les autres. Le bilan est au rouge. Bilan, s’il y en a. Le processus d’une construction démocratique marche à reculons. Chaque mandat présidentiel s’arc-boute sur des politiciens véreux dont les seuls espoirs sont une coupure de mandat. Les deux dernières transitions se relèvent encore plus désastreuses. Une troisième s’annonce lentement, car le 7 février prochain constituera un carrefour dont le dénouement est déjà irréversible.
Depuis l’assassinat crapuleux du président Jovenel Moise le 7 juillet 2021, le pays s’enlise, encore plus, dans une crise indescriptible. Les indicateurs n’en disent pas le contraire. L’insécurité alimentaire grimpe. L’indice de développement humain encore plus. Les deux tranches de transition qui se sont succédé ont complètement mis le pays à genou. Des territoires livrés aux bandits. Plus d’un million et demi de déplacés internes. Des milliers de morts comme s’il s’agissait d’un nettoyage ethnique.
18 mois après, le Conseil Présidentiel de Transition tourne en rond. Aucun jalon n’est posé. Une crise multidimensionnelle ronge un pays déjà en lambeau. Du surplace. Ils se sont mélangé les pinceaux. La situation sécuritaire est complétement détérioré. Deux nouveaux départements sont tombés dans l’escarcelle des bandits. Les départements du Centre et du Nord-Ouest portent désormais le sceau de la coalition criminelle Viv ansanm. Les villes de Mirebalais, Saut d’Eau, Lascahobas, Bassin Bleu, la Chapelle, Liancourt entre autres deviennent de nouveaux bastions des caïds.
L’échec est patent. Le CPT, véritable ramassis de vieux briscards, est complétement déraillé. Comme Ariel Henry, ils ont piteusement échoué. L’insécurité gagne en longueur. La corruption gangrène l’administration publique. Des conseillers présidents sont accusés, à longueur de journée, d’être des corrompus impénitents. Au fil des jours, des nouveaux dossiers sombres voient le jour. Des scandales à n’en plus finir au plus haut niveau de l’Etat. Les caisses de l’Etat sont vidées. Des nominations contestables. Certaines personnes ayant de nombreuses casseroles entre les jambes sont nommées dans des postes stratégiques.
Sécurité et Elections. Deux soi-disant objectifs majeurs de cette transition sont devenus de vains mots. L’incohérence dans l’exécution des feuilles montre le degré d’insouciance de ce gouvernement totalement hors cadre. Le pays peine toujours à se relever et le renouvellement du personnel politique n’est pour l’instant qu’une leurre. Un projet de nouvelle constitution mal fagotée. Des élections qui s’éloignent de plus en plus. Une population livrée à elle-même a l’apogée de l’ouverture des classes.
L’étau se resserre sur la population qui croupit dans la misère la plus abjecte. Pendant ce temps, le CPT et le gouvernement pataugent dans la boue de la corruption et réduisent le pays en un véritable un comptoir. Le faire semblant devient un sport national, alors les vrais problèmes ne sont jamais posés. L’horizon s’assombrit et le devenir de la nation s’écrit en pointillé.
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