Le désir du Gouvernement de facto d’Ariel Henry de voir le déploiement d’une force étrangère en Haïti, afin de trouver une solution à la crise sécuritaire qui paralyse Haïti, est en passe d’être satisfait. Le neurochirurgien de 74 ans, à la tête du pays depuis le magnicide du 7 juillet 2021, mise gros sur cette intervention.
Après les hésitations des gouvernements canadiens, américains et français, des pays qui se disent amis d’Haïti, c’est finalement le Kenya qui a accepté de prendre la tête de cette force multinationale. Le Kenya envisage de déployer 1000 policiers en Haïti pour aider à rétablir la sécurité dans le pays, selon ce qu’a fait savoir, dans un communiqué publié le samedi 29 juillet 2023, Le CS étranger et de la diaspora, Alfred Mutua. Aussi, a-t-il-précisé que cette décision avait été prise après consultations avec Haïti.
« À la demande du Groupe des Nations Amis d’Haïti, le Kenya a accepté d’envisager positivement de diriger une force multinationale en Haïti », peut-on lire dans le communiqué. Le déploiement proposé par le Kenya se concrétisera, une fois qu’un mandat du Conseil de sécurité de l’Onu aura été obtenu et que d’autres processus constitutionnels kenyans auront été entrepris, a fait savoir Mutua.
Suite à cette décision du gouvernement kenyan, le Secrétaire général de l’Onu demande à tous les pays membres de rejoindre le Kenya en vue de constituer cette force multinationale qui aura pour mission de combattre les gangs en Haïti.
Félicitant le Kenya d’avoir manifesté sa volonté de prendre la tête de cette mission, Antonio Guterres a fait remarquer que cette opération internationale ne sera pas faite sous la couverture de l’ONU.
Répondant à l’appel du Kenya, les Bahamas se disent prêts à envoyer 150 personnes en Haïti, sans préciser si celles-ci seront des militaires ou des policiers.
Le Canada et les USA qui avaient refusé de prendre le contrôle d’une force militaire en Haïti disent ouvertement supporter le Kenya pour cette initiative. Toutefois, ils n’ont pas encore précisé s’ils comptaient envoyer eux-mêmes des soldats dans le pays.
Bien que prudent, l’Onu entend quand bien même officialiser et autoriser le déploiement de cette force internationale. L’ambassadeur des États-Unis à l’Onu, Linda Greenfield, a ainsi annoncé, mercredi, qu’une résolution sera, à cet effet, présentée dans les prochains jours au Conseil de sécurité de l’Onu. Une résolution visant aussi à fournir des moyens appropriés au Kenya en vue d’établir sa présence en Haïti, a expliqué la diplomate.
Le Kenya fait face actuellement à une crise aiguë où les autorités peinent à y faire régner l’ordre. Cette volonté manifestée par ce pays de l’Est de l’Afrique, de diriger l’intervention d’une force étrangère en Haïti, paraît donc paradoxale.
Toutefois, bon gré mal gré, le processus avance et Ariel Henry s’est déjà entretenu avec le Président Kenyan, Williams Ruto, pour le remercier de son support.
Peterson Luxama/Corvington Jean