Face à un Gouvernement « amorphe », sans aucun projet pour résorber la crise sécuritaire dans le pays, les gangs armés continuent d’imposer leur loi et kidnappent de plus en plus de paisibles citoyens . Si l’on croyait assister à la fin du phénomène de kidnapping après le déclenchement du mouvement « BWA KALE », depuis un certain temps, on constate un regain des cas de kidnapping dans la capitale haïtienne.
Des cas les plus silencieux aux plus médiatisés notamment sur les réseaux sociaux, les kidnappeurs sortent de leur trou, le phénomène prend de l’ampleur.
plusieurs cas d’enlèvements ont été signalés ces derniers jours dans l’air métropolitaine de Port-au-Prince et dans certaines villes de provinces.
Mais, le cas le plus récent et qui défraye la chronique est celui de l’ancien président du conseil électoral provisoire, Pierre Louis Opont, enlevé le 20 juin dernier à proximité de sa résidence privée dans la commune de Tabarre.
Les nombreux appels et les cris d’alarmes lancés par les proches et les membres de la famille de Pierre Louis Opont, n’arrivent toujours pas aux oreilles des ravisseurs. Plus d’une vingtaine de jours depuis son enlèvement, le copropriétaire de Télé Pluriel ne jouissant pas d’une santé robuste est encore entre les mains des gangs armés.
Les proches et les membres de la famille de l’otage n’entendent pas lâcher du l’est. Ne comptant plus sur les autorités en place, ils continuent de réclamer la bonne grâce des kidnappeurs afin de relâcher l’ancien conseiller électoral. En ce sens, à l’initiative de l’association des journalistes haïtiens (AJH) et la structure baptisée SOS journaliste, une marche pacifique a été organisée hier dimanche 16 juillet dans la commune de Pétion-Ville.
Des figures de proue de la presse comme Liliane Pierre Paul, Marvel Dandin, Wendel Theodore, Léopold Berlanger, Marie Raphaëlle Pierre ont foulé le macadam pour réclamer la mise en liberté de leur confrère. Des personnalités du secteur des droits humains dont Pierre Espérance du RNDDH et Camille Occius de l’OCNH ont été également remarqués dans ce mouvement de protestation.
Marie Lucie Bonhomme, femme de Pierre Louis Opont est visiblement attristée de l’enlèvement suivie de séquestration de son mari. Avec la voix en sanglot, la journaliste de radio vision2000 a supplié les bandits de libérer son époux. Avec un état de santé fragile, Pierre Louis Opont n’a pas pris ses médicaments depuis plusieurs jours, regrette Marie Lucie Bonhomme.
La journaliste vedette de radio Kiskeyea, Liliane Pierre Paul quand à elle croit que le phénomène de l’insécurité avec pour corollaire le kidnapping, constitue un obstacle majeur au développement du pays. Face à la passivité des autorités en place, la journaliste invite la population à faire front commun en vue de dénoncer ce fléau.
Actes attentatoires aux vies , fusillades, kidnapping, sous l’oeil impuissant du gouvernement en place, la situation sécuritaire du pays se dégrade. Une triste réalité qui préoccupe le Réseau National de Défense des Droits Humains qui dénonce le laxisme des autorités concernées.
Dans son dernier rapport publié à la fin de la semaine écoulée, l’organisme de défense des droits humains révèle qu’environ une quarantaine de personnes ont été kidnappées,
75 autres assassinées, sans oublier les nombreux citoyens qui se sont échappés de justesse à des tentatives d’enlèvement et d’assassinat.
Entre temps, la priorité du gouvernement de facto demeure la mise en place du CEP en vue de l’organisation des élections, le remaniement ministériel et l’élargissement de son Haut Conseil de Transition.