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Editorial

Chronique d’un échec annoncé !

Haïti, terrain d’expérimentation des nouvelles trouvailles de l’occident, était déjà dans une situation atypique, rocambolesque même, avec Ariel Henry, Premier Ministre-Président, investi de tous les pouvoirs et autres privilèges liés à cette cumule chimérique de pouvoir. Toujours est-il qu’on croyait, dans cette crise innommable, fabriquée de toute pièce, qu’on avait touché le fond.


Mais, au mois d’avril 2024, les cerveaux sclérosés des politiques d’ici et les vautours de l’international, ont imaginé un Conseil présidentiel de neuf (9) membres pour diriger Haïti. Invraisemblable ! Cette nébuleuse composée essentiellement des chacals opposés aux pouvoirs PHTK et de certains vieux débris issus de la formation politique de Michel Martelly qui manœuvrent dans l’arrière scène, a franchi toutes les limites de l’indécence et de l’insouciance.


Malgré les millions débloqués, ces affamés qui dévorent tout, n’ont laissé aucune miette aux habitants des quartiers pauvres qui courent, sans destination, sous les balles assassines des gangs armés qui contrôlent les ghettos. De territoire perdu en territoire perdu, de scandale en scandale, ils s’enivrent et s’enrichissent sur les monticules de cadavre qui pourrissent au soleil à chaque nouveau massacre.


Dès les premiers pas de ce Conseil présidentiel de transition (CPT), la fin était prévisible. Le rançonnement des candidats au poste de Premier Ministre, suivi du scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC) qui reste, à ce jour, une épine au pied du Conseil, étaient annonciateur de ce chaos généralisé qui règne actuellement dans le pays. Le détournement du fonds d’intelligence, alors que les gangs paraissent mieux informer que l’État lui-même, a été, à bien des égards, préjudiciable à la Nation.


L’année 2024 sanglante qu’a connue Haïti est donc la résultante de ce pillage intempestif des caisses de l’État par cette confrérie qui accepte de cohabiter avec les gangs, malgré le refus déclaré de la population d’accepter toute forme de négociation avec ces criminels qui ont expérimenté, pendant plusieurs années, toutes les formes de violence contre elle.


Plus de 6 000 morts répertoriés en 2024 suite à l’activité des gangs, sans compter les milliers de disparus et de kidnappés. Certains diront que ces chiffres ne reflètent en rien l’ampleur du problème. Et ils auront raison, tant nous avons franchi, et depuis longtemps, trop longtemps même, les limites de l’inacceptable.


Pour tenter de cacher leur « incompétence » et surtout leur cynisme, les Conseillers-présidents se plongent dans une politique spectacle, assimilable à un populisme du sud pour masquer la gravité de la situation. L’annonce pompeuse du Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé du décaissement d’un milliard de gourdes, a laissé perplexe, la populace résignée face à l’avidité des tenants du pouvoir. Le scepticisme des observateurs s’est avéré fondé au regard de la distribution injustifiée, à des groupes proches, de montants exorbitants pour des activités de saupoudrage qui n’apporteront, au final, aucune solution concrète aux problèmes de l’heure.


En effet, en offrant 500 millions de gourdes à une entreprise proche du pouvoir pour des kits, et 250 millions à une banque pour des cartes cadeaux, alors que près de la moitié de la population haïtienne fait face à une insécurité alimentaire aigue, c’est ne plus rien comprendre à ce refrain de bonne gouvernance récité à l’envi par les tenants du pouvoir pour manipuler le peuple.
Après l’éviction fracassante de Gary Conille, le CPT a repris la main. Cependant, aucun résultat concret n’a été depuis obtenu. La lutte stratégique des partis politiques et de leur représentant pour s’accaparer des postes de Direction générale continue. Aucune issue heureuse n’apparait à l’horizon à un moment où le peuple agonise.


Le référendum et les élections qui attendent la Nation en 2025 paraissent utopiques, alors que les citoyens sont incapables de se déplacer sur le territoire. Un changement s’impose, à la fois dans la manière de gérer le pouvoir, également dans les personnalités qui sont actuellement au plus haut sommet de l’État.