Les syndicats de transport en commun avaient reporté la grève initialement prévue les 31 juillet et 1e août 2023. C’aurait pu être un signe de bonne volonté, de leaders qui se soucient du bien-être de leurs compatriotes. Mais il n’en est rien. Nous sommes en face de syndicats jaunes qui sont en train de comploter avec le gouvernement pour ajuster tout un peuple dans la misère.
Ce refus serait motivé par la volonté de ces « syndicalistes », eux-mêmes, pères ou mères de famille de voir les bacheliers bouclés cette année scolaire de tous les défis. Quelle perfidie ! Ces mêmes syndicats ont accompagné le gouvernement dans son initiative de faire grimper à des hauteurs folles, jamais atteintes, les prix des carburants, en échange de promesses de bons de carburant et autres gratuités encore inconnues du grand public.
C’est l’une des causes fondamentales, à côté de l’insécurité, du pourrissement des conditions socio-économiques de la population et de cette année scolaire hyper difficile qu’ont vécu les écoliers. Des syndicats qui se dressent contre des privilèges qui reviennent de droit aux plus défavorisés dans une société, c’est du jamais vu.
D’après les informations, ils seront environ 25 000 conducteurs du transport public qui bénéficieront de la subvention ciblée qui sera offerte sous forme de bons de carburant à travers une carte pétrolière. 400 millions de gourdes seront ainsi versées dans un premier temps à la compagnie Bandari en charge d’implémenter cette mesure scélérate à un moment où le coût du pétrole a drastiquement baissé sur le marché international.
Dans ce pillage à grande échelle des maigres ressources de la République, les premiers bénéficiaires auront un crédit de 15 mille gourdes de carburants. L’on comprend mieux pourquoi les langues sont liées et sont incapables de contester cette asphyxie totale du peuple haïtien par un gouvernement qui fait de l’intérêt collectif, le cadet de ses soucis.
Au total, ce sont plus de 100 mille membres des syndicats qui vont s’allier au gouvernement à travers ce programme de subvention qui n’a d’autres objectifs que de faire taire la critique. Le trésor public déboursera plus de 1.6 milliard de gourdes pour assouvir l’appétit féroce de ces pseudo-syndiqués qui, depuis des lustres, se sont enrichis au détriment de la population.
L’on se rappellera des accords de ces syndicats jaunes avec René Préval, dans le cadre de cette fameuse compagnie « Sonny » qui eût à gérer les autobus achetés par l’État pour desservir la population et tenter, pour utiliser un concept de l’époque, moderniser le transport en commun. Plus récemment, le nommé Paul Loulou Chéry avait la charge de distribuer des autobus achetés par l’État Haïtien, à des membres de syndicats de transport en commun. Plusieurs dizaines d’autobus avaient ainsi été distribués. Pour quel résultat ? Aucun rapport n’a été fait sur ces programmes.
Il est clair que ces pseudo-syndiqués ne font que répéter leurs magouilles et de comploter contre le peuple haïtien. D’autant que l’opportunité de cette subvention parait de moins en moins évidente pour une population qui fait face à situation chaotique provoquée par ses propres élites. En effet, avec la baisse des prix observée sur le marché international, une simple application de la loi aurait permis à la population de respirer et de réduire le coût de la vie.
La grève n’aura donc été qu’un moyen de pression pour forcer le ministre du commerce et autres membres du gouvernement à mettre à exécution les promesses faites pour calmer la rue lors du fameux premier acte de « bwa kale ». Anderson Desroches transporteur, sans véhicule, a été claire, c’est une mesure stratégique de programmer la grève au moment du déroulement des épreuves du bac. Pitoyable ! De plus, cette menace de grève a été également un justificatif cynique accordé à Ariel Henry pour justifier l’entrée en vigueur de cette mesure de subvention.
Ici, nous faisons face à une nouvelle conception du syndicalisme qui tourne autour de certains affairistes qui s’allient aux patrons et au gouvernement au détriment de la population. C’est étonnant de trouver des syndicats dont les objectifs et autres intérêts s’alignent sur ceux des patrons. Un fait inimaginable, pourtant possible en Haïti avec des syndicats des transports qui font désormais partie de l’équipe gouvernementale.
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