Le Premier Ministre, Ariel Henry, est obsédé par la venue d’une force internationale. Dépendamment de la conjoncture, son appellation varie dans les discours du Chef du gouvernement. « Force de support à la Police Nationale d’Haïti » ; « Force Robuste » ; « Force armée multinationale »…M. Henry est imperturbable. Les blancs doivent revenir !
Après maintes refus du Conseil de sécurité des Nations Unies, il semble finalement en passe d’obtenir gain de cause. Récemment, dans un tweet, il a annoncé qu’il disposait d’un délai de 30 jours, avec le Secrétaire général de l’Onu, pour élaborer un plan en vue du démarrage de la mobilisation de cette force. Une décision adoptée à l’unanimité par ce même Conseil qui, pendant longtemps, entonnait ce fameux refrain démodé que « la solution au problème doit venir des haïtiens eux-mêmes ».
Cette volonté inébranlable de faire revenir les casques bleus pour protéger les intérêts des tenants du pouvoir et peut être garantir l’armistice de certains d’délinquants notoires, est indigne. Cette promotion d’une nouvelle forme d’entraide internationale saupoudrée de « néocolonialisme » et d’interventionnisme, était en préparation dès l’entrée d’Ariel Henry à la Primature.
L’affaiblissement et l’avilissement des forces de sécurité nationale (Police Nationale et Armée d’Haïti) pour les décrédibiliser a été la première étape de ce plan macabre. Après la honte de l’échec de la MINUSTAH, dans sa mission de stabilisation, les Nations Unies, pour justifier un retour en Haïti, devaient trouver un appui interne.
Infligé à la population des conditions exécrables avec une misère atroce et une situation de terreur sous le feu des gangs armés, parait être une solution efficace pour justifier ce retour. Cynique !
D’aucuns s’interrogeaient sur la véritable mission d’Ariel. En assemblant les différentes pièces du puzzle, tout laisse croire que sa mission est de créer les conditions favorables au retour de la force internationale. En peu de mots, le « retour du blanc ». Toutes les institutions sont à genou. Le CSPN n’a aucun plan.
La Police est muselée et participe à la création de cette situation de chaos qui justifie ce retour. Aucune épuration n’est faite au sein des forces de l’ordre passées maitre dans la construction de ce désordre généralisé qui met la Nation à genou.
L’opposition s’est dissoute dans ce bouillon indigeste de corruption et de crimes. Principale force de proposition, elle affiche une incapacité étonnante d’innover et de se renouveler. L’espace politique est aujourd’hui divisé entre ceux qui « travaillent dans le pouvoir et ceux qui veulent travailler dans le pouvoir ». Dans cette République de « jobber », infestée de populistes sans imagination, le retour du blanc est un moindre mal.
Les anti-Ariel qui ne peuvent l’admettre dans l’espace public, le font dans les boudoirs. Ils attendent impatiemment ce retour pour échapper à la violence des gangs. La société est encadrée par une terreur que certains d’entre eux ont aidé à façonner. Le contrôle des gangs fanatisés qui défendent la cause de certains groupes économiques puissants dans ce vaste projet d’appauvrissement des masses, leur échappe.
Ariel Henry et ses alliés continuent, entre temps, d’avancer leurs pions. La conservation du pouvoir étant leur principale préoccupation, la « transition démocratique » qu’il devait assurer est à la fois improductive et truffée d’incertitudes.
Bénéficiaire d’une « conjonction de phénomènes favorables », M. Henry vogue sur une mer d’une tranquillité étonnante. Il est son principal opposant, avec ses maladresses et le zèle déroutant de ses alliés. Il avance. Calmement. En attendant son armée importée, pour parfaire son œuvre.
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