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Seuls maitres à bord, les gangs forcent MSF à fermer ses portes à Tabarre

L’organisation médicale Médecins sans frontières est à nouveau contrainte de réduire ses activités en Haïti, en raison des violences des gangs armés qui opèrent en toute quiétude dans la capitale haïtienne. MSF a annoncé, vendredi 07 juillet, suspendre ses activités dans un hôpital à Tabarre après que des bandits y font irruption et ont sorti un patient en pleine salle d’opération.

« Dans la nuit du 6 au 7 juillet, une vingtaine d’hommes armés sont violemment rentrés dans l’hôpital MSF de Tabarre, situé à Port-au-Prince, pour emmener de force un patient blessé par balle qui se trouvait encore en salle d’opération », a déclaré l’ONG, qui se voit contrainte de suspendre pour l’instant l’ensemble de ses activités de traumatologie et de prise en charge des brûlés de l’hôpital de Tabarre.

MSF condamne fermement cette nouvelle incursion des bandits armés , qui démontre une fois de plus le niveau de violence inouïe qui sévit aujourd’hui dans la capitale haïtienne, face à un gouvernement dépassé par les événements et qui donne champ libre aux gangs armés pour agir comme bon leur semble.

« Il y a un tel mépris de la vie humaine, et une telle violence à Port-au-Prince, que même les personnes vulnérables, malades et blessées, ne sont pas épargnées. Comment nous, soignants, sommes-nous censés pouvoir continuer à délivrer des soins dans cet environnement ? », s’interroge Mahaman Bachard Iro, responsable des activités de MSF en Haïti.

Etablie en Haïti depuis plus d’une trentaine d’année, cette organisation médicale représente très souvent le seul espoir de plusieurs milliers citoyens haïtiens en matière de soins médicaux , notamment ceux qui n’ont pas les moyens de payer les honoraires des hôpitaux privés. Cet arrêt de services va impacter grandement un nombre considérable de la population. Mais l’institution médicale, ne voulant pas mettre la vie de son personnel soignant en danger dit n’a pas pas d’autre choix.

« La répétition des incidents sécuritaires subis par les équipes médicales de MSF à Port-au-Prince ne cesse de questionner la présence de l’organisation et ses modalités d’intervention. Le personnel soignant, qui se bat quotidiennement pour préserver des vies, est choqué de cette violence et du mépris de ces groupes armés à leur encontre », ont fait savoir les responsables de MSF.

L’ONG n’écarte pas la possibilité d’une potentielle reprise de ses activités, mais les responsables veulent évaluer d’abord les conditions. « Nous devons d’abord comprendre ce qu’il s’est passé, donner à notre personnel médical, violenté et menacé de mort, un peu de répit, et pour cela, nous avons décidé de suspendre nos activités, afin d’évaluer les conditions d’une reprise potentielle », indiquent les autorités de MSF.

Peterson Luxama