Suite au passage du séisme du 6 octobre de l’année en cours, l’Institut de Technologie et d’Information (ITECA) qui travaille depuis plusieurs années dans la zone tire la sonnette d’alarme en vue d’éviter le pire. Les zones les plus réculées sont carrément tombées dans le panier de l’oubli. L’ITECA demande aux autorités du pouvoir central de faire le nécessaire.
Radio Métronome publie inextenso la note publiée par cette structure.
Le séisme du 6 octobre 2018, malgré sa faible magnitude (5.9 sur l’échelle de Richter), a provoqué des dégâts humains et matériels importants dans la commune de Gros-Morne. Le dernier rapport de la Protection Civile, daté du 8 octobre, fait état de 7 morts, 118 blessés, 510 maisons détruites, 1660 maisons endommagées. Ce bilan reste bien en-dessous de la réalité. De l’aveu même des autorités locales, la collecte d’informations dans les 8 sections communales où vit plus de 70% de la population de la commune (estimée à plus de 100 000 habitants) est loin d’être exhaustive.
L’Institut de Technologie et d’Animation (ITECA) attire l’attention que le séisme du 6 octobre 2018 s’est produit concomitamment avec l’inondation ayant frappé plusieurs sections communales suites à des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la commune. Les rapports de
situation ont largement ignoré cet état de fait.
L’ITECA rappelle que les communautés rurales et paysannes de Gros-Morne subissent encore au plan économique le contrecoup de la mauvaise récolte de mangues enregistrée au cours de la saison 2018. La mangue est l’une des principales cultures de la région. Elle représente à elle seule 40% du revenu annuel des producteurs et productrices.
Très proche des communautés rurales et accompagnant sur le terrain depuis 20 ans les associations paysannes, l’ITECA tire la sonnette d’alarme sur la crise humanitaire qui risque de s’installer sur l’ensemble de la commune dans le contexte post sécheresse et inondation et post séisme du 6 octobre 2018. Les paysannes et paysans vivant dans les mornes – déjà dans la plus extrême précarité – en seront les principales victimes. Les femmes et les jeunes ainsi que les enfants en subiront les effets les plus dommageables (insécurité alimentaire aggravée, habitat précaire endommagé ou détruit, viols et harcèlement…).
L’ITECA partie prenante et à l’instar de l’espace MAKÒN – une plateforme de la société civile locale – appelle à une véritable mobilisation des acteurs pour une évaluation globale des dommages au niveau des 8 sections communales. Les PAYSANNES et PAYSANS ne doivent plus être à la fois les principales victimes de l’injustice sociale et les laissés pour compte des dégâts liés aux catastrophes naturelles ou environnementales qui en découlent largement.
L’ITECA avec l’espace MAKÒN tout en saluant les efforts de solidarité mis en place au niveau des différentes communautés appelle à une action d’urgence coordonnée et efficace (abris provisoires, assistance médicale, eau potable et assainissement, accompagnement psychosocial…). Des dispositions urgentes doivent être prises pour que des milliers d’écoliers
regagnent leur salle de classe. Et des mesures de protection doivent particulièrement viser les femmes et les filles les plus fragilisées par l’accentuation de la crise du logement.
Enfin, l’ITECA avec l’espace MAKÒN insiste pour que l’État central développe de manière concrète des mécanismes qui renforcent les Comités Locaux de Protection Civile, tels que définis dans le Système National de Gestion des Risques et des Désastres (SNGRD). Cette
structure doit être pleinement responsabilisée dans la finalisation de l’évaluation globale des dégâts et l’organisation de l’aide aux victimes.
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