Durant cette semaine onusienne, le discours d’Edgard Leblanc a été l’unique rayon de soleil qui a éclairé le ciel noirci par l’ego démesuré des politiques placés, au hasard, au plus haut sommet de l’État. Au cœur de ce théâtre qui a réuni un public select venu du monde entier, nos “ représentants” n’ont eu de cesse d’afficher leur laideur et surtout cette mégalomanie contagieuse qui les a toujours caractérisés.
Edgard Leblanc a sauvé la face, grâce à un discours bien senti qui a charrié les désidératas de toute une population, en plaçant au centre des débats, des sujets épineux comme la xénophobie prônée par Donald Trump et surtout cette fameuse question de sécurité qui retient l’attention de tous les Haïtiens. Mais les nombreux dérapages qui ont accompagné les différentes délégations haïtiennes ont quand même fait tache et mobilisés l’opinion.
Contrairement aux autres pays membres, Haïti, dans sa singularité coutumière, n’a pas jugé nécessaire de faire simple. Le Premier ministre Gary Conille, le Conseiller-Président Lesly Voltaire, chacun avec sa délégation, a offert au monde un hideux spectacle. Cette ébauche des luttes stériles qui a sabordé le développement du pays et a divisé la nation, a permis de comprendre les rapports de pouvoir entre les deux têtes de l’exécutif.
Cette exposition peu flatteuse des contradictions au sein de l’exécutif multicéphale haïtien à l’ONU, rappelle la complexité de la crise haïtienne et cette absence criante de volonté d’unifier les forces pour répondre aux grands défis qui font obstacle au développement du pays. Péniblement, il faut se rendre compte de cette alarmante déconnexion entre les dirigeants d’Haïti et la population affichée dans cette guerre pour le pouvoir.
Au cours de cette semaine, les hauts responsables de l’État ont affiché, en plus d’un manque étonnant de lucidité, des erreurs d’amateur, qui remettent en question leur légitimité et leur capacité à occuper de telles fonctions. Le bras de fer improductif entre ces « dignitaires » et l’absence de cohérence dans leur « vision diplomatique » sont symptomatiques de la faiblesse de cette équipe gouvernementale rabibochée à la va-vite et à contre-temps de la réalité de leur pays.
Après ce naufrage quasi collectif et cette honte suscitée par cette volonté de prendre toute la lumière que pourrait procurer cet événement majeur, l’équipe gouvernementale se met sous haute tension et pourrait déjà initier sa perte. Si la question sécuritaire qui piétine dessine une perspective plutôt sombre pour ces « dirigeants », cette immaturité inquiétante affichée cette semaine traduit une attitude anachronique et une confusion des rôles préjudiciables au devenir de la nation.
Dans ce chaos multiforme, la victoire d’aucun camp ne fera grandir le pays, car la cause commune, l’intérêt national n’est nullement une priorité dans cette lutte de pouvoir qui annonce une nouvelle crise qui vient se superposer à la crise chronique à laquelle fait face la société haïtienne depuis plusieurs décennies. À un moment où l’exécutif piétine, cet épisode sordide sape un peu plus les rapports de confiance avec la population et illustre de manière caricaturale cette incompétence soupçonnée depuis la mise en place de ce pouvoir de transition.
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