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Manifestion contre la corruption: une marée humaine, des morts et des blessés

Une gigantesque manifestation a eu lieu le mercredi 17 octobre à Port-au-Prince et dans plusieurs villes de province. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont foulé le macadam pour dire non à la corruption, exiger la réddition des comptes sur la gestion des fonds Petro Caribe et la demission du président de la République. Des politiques et des gens de la société civile ont exigé la tenue du procès Petro Caribe et l’arrestation des dilapidateurs.

A St Marc, Aux Gonaïves, Aux Cayes, Au Cap-Haïtien, A Gros-Morne, A Jacmel, A Miragoâne et un peu partout à travers le pays, la grogne était palpable. Des milliers de gens ont investi les rues pour demander que toute la lumière soit faite sur le dossier Petro Caribe. Plusieurs scènes de violence ont marqué cette journée de mobilisation. Au moins 4 morts ont été recensés, une vingtaine de blessés par balles.

La capitale haïtienne a vécu une journée sans precedent. Une foule immense a investi plusieurs rues et zones. Des jeunes du movement Petro Challenge et des leaders politiques étaient chauffés à blanc. Entre 10 heures et 16 heures les rues étaient pratiquement bondées de gens. Plusieurs bléssés par balles et deux morts ont été confirmés par la police. De Carrefour aéroport en passant par Pétion-ville jusqu’au champ de mars, les manifestations scandaient des propos hostiles au pouvoir en place et demandaient que des comptes soient rendus sur les fonds Petro Caribe.

Dans un bilan partiel donné par les responsables de l’hôpital St Nicolas de St Marc, une dizaine de blessés par balles dont 3 cas très graves ont été recensés pour la journée. Ajoutées à cela, plusieurs personnes ayant les pieds et les mains sévèrement endommagés. Le maire adjoint de la commune de St Marc, Frantz Ulysse, a dans une note, condamné la force dispoportionnée employee par les forces de police au moment de faire passer la première partie du cortège. Des dégâts considérables ont été enregistrés sur la nationale #1 au cours des échaufourées qui ont éclaté au cours de la petro manifestation.

Au Cap-Haïtien, plusieurs personnes ont été blessées par balles selon les correspondants de presse. Au moins 8 policiers en sont sortis avec des blessures par armes blanches. Des dégâts matériels sont énormes et les locaux de la Délégation du Nord sont saccagés. A Jacmel, la situation n’était pas différente. Au moins 5 motocyclettes ont été incendiées, un edifice appurtenant à un ancien sénateur a essuyé des jets de pierre.

Aux Cayes, la manifestation a été pour le moins violente. Au moins un mort et 3 blessés ont été dénombrés. La manifestation a été dispersée à plusieurs reprises par les forces de l’ordre. Tandis qu’aux Gonaïves, à Gros-Morne, à Miragoâne et dans d’autres villes du pays la manifestation s’est déroulée sans grands incidents. Les manifestants ont suivi le parcours pré-défini et les manifestations ont abouti à leur destination.

Pour un signal, c’en est un. Il a résonné très fort. Le pouvoir en place ne peut plus continuer à voir les choses dans les mêmes angles. La crise est patente. Le président de la République a, dans son long discours de plus d’une heure, promis la tenue du procès dans les conditions idéales. Il semble vouloir donner des gages pour rassurer la population. Cependant, rien n’est encore Claire et la crise s’enlise pour la plus belle.

La Rédaction