Le Réseau Sud’Est de défense des droits humains (RESEDH) a publié un rapport sur les conditions des détenus à la Prison civile de Jacmel. Dans ce rapport, l’organisme de droits humains a souligné la situation exécrable dans laquelle évoluent les occupants de ce centre carcéral.
Jusqu’au 24 octobre 2023, la population carcérale à la prison civile de Jacmel est de sept cent trente-quatre (734) détenus; six cent soixante-huit (668) sont en détention préventive prolongée, soit un pourcentage de 91%, alors que seulement 66 sont condamnés soit un pourcentage de 9%, selon le rapport.
Cent quarante-sept (147) détenus sont malades et placés à l’infirmerie à cause des insuffisances alimentaires et nutritionnelles, a relaté le Réseau Sud’Est de défense des droits humains dans son rapport.
Quarante (40) sont atteints de tuberculose soit 27.21%; soixante-cinq (65) souffrent de malnutrition modérée soit (44.22%) et 42 de malnutrition sévère soit 28.57%. Ils sont également affectés par des maladies de la peau, des problèmes oculaires, peut-on lit dans le rapport, qui précise que pendant l’année 2023 seize (16) détenus sont décédés.
Le RESEDH rapporte aussi un manque de productivité de l’appareil judiciaire dans le Sud’Est depuis plusieurs années et son dysfonctionnement quasi total au cours de l’année judiciaire 2022-2023 qui n’ont pas permis la tenue des audiences criminelles régulières sans assistance de jury; seulement 2 assises ont été réalisées pendant l’année.
Fournir régulièrement à la prison civile de Jacmel des stocks de nourriture suffisants et équilibrés, répondant aux besoins nutritionnels des détenus ; organiser dans les plus bref délais des audiences correctionnelles et criminelles sont entre autres recommandations faites par le Réseau Sud’Est de défense des droits humains (RESEDH).
Christophe Noël
