Tant attendue par la population, l’adresse à la nation du président Jovenel Moise, tôt ce matin vers 2 heures, n’a pas contribué à calmer la feureur d’une partie de la population et du secteur dit démocratique et populaire en particulier.
Si Port-au-Prince a connu un calme apparent hier, depuis cette adresse à la nation, qualifiée de Chanpwèl par plus d’un, c’est l’effervescence la plus totale. Barricades de pneus enflammés, jets de pierre un peu partout sur les chaussées, la capitale est réveillée paralysée.
Certains protestataires renvoient dans les cordes Jovenel Moise avec son adresse. A qui demande t-il le dialogue ? Avec qui va t-il former le gouvernement d’union nationale, peut-on se demander, vue les préoccupations de l’heure. Jovenel Moise est aujourd’hui comparé au charbon de bois. On ne peut le toucher et rester propre, si l’on en croit certains observateurs.
À la question qu’il ne souhaite pas répondre par la violence, ces derniers rappellent au président que ce sont ses proches qui ont perpetré le massacre de la Saline, de Careffour-Feuille, entre autres.
Bloquant la route de l’aéroport, ils invitent Jovenel Moïse à laisser au plus vite le pouvoir en vue d’éviter un bain de sang dans le pays. Une adresse qui a le mérite d’augmenter de l’huile dans le feu de la mobilisation.
Azaine Mauryle
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