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Bien à toi !

J’ai dessiné sur le sable, le chemin que nous devrons parcourir. Les pierres devenaient trop rares, sous le soleil des tropiques. Usées, elles se sont toutes dégradées, emportées par le vent du Sud, sur les rives du Nord, ensablées les urnes des souvenirs perdus dans les abysses de la mémoire des hommes.

Pourtant, chaque plongée dans les bras de Morphée, exhume, le temps d’une nuit, les histoires passées cachées dans les nécropoles construits dans les vallées brûlées sous le souffle fétide de la brise d’été.

Mais, dans mes songes, ta silhouette disparait toujours dans la lueur des lunes rouges qui colorent la ligne d’horizon qui disparait dans le ventre de la mer. Une mer engrossée qui accouche à chaque automne, sur les rives pâles de l’île, les souffrances qui marquent le visage des amoureux perdus dans les quêtes utopiques d’hier.

Les nuits de pleine lune me rappellent l’éclat de ta succulente beauté. Surtout ces pleines lunes bleues qui colorent la mer de cette voile turquoise resplendissante. Ton parfum plane sur ces eaux colorées, envoute le temps, avec cette énergie vitale qui réanime les amoureux vidés de leur folle envie d’explorer les corps placés contre les stèles servant d’autel à ces offrandes charnelles.

Hier encore, je cherchais dans tes ombres projetées sur les troncs des arbres blancs, un signe, un geste d’amour qui invite à goûter cette sève brulante qui coule sur tes seins dressés en épitaphe qui annonce la fin de mes envies éparpillées dans les couloirs de marbre du temps.

Je jalouse la démesure de ces arbres étranges qui s’ouvrent devant tes pieds, rappelant des phallus géants qui pénètrent le ciel. Le vent rythme cette scène qui fait monter en moi ce feu inoffensif qui ne veut nullement te dévorer mais plutôt te réchauffer au cœur des hivers torrides du nord.

Jean Corvington