Tout ou rien. C’est ce qui arrive quand on regroupe dans un même corps, des avares et des mégalomanes qui n’ont aucun sens de la patrie. Le moins qu’on aurait pu attendre après la déconvenue d’Ariel Henri interdit de retour dans « son pays », c’est une entente pour sortir le pays de cette obscurité envahissante. Mais, cette classe politique n’a visiblement rien à offrir à ce pays. Une fois de plus, une fois de trop, le Blanc va décider. Pour notre malheur, surement !
La CARICOM se prépare à organiser d’autres séances de dictée pour les pseudo-leaders qui veulent diriger Haïti. Incapables de s’entendre, les conseillers présidentiels et leurs secteurs ont transformé le pays en un vaste cirque où ils tentent de satisfaire tous les vices qu’ils ont affiché depuis l’avènement de l’ère démocratique. Ils ne se cachent plus. Ils affichent leur laideur partout. Entre ceux qui veulent imposer de force un Premier ministre en violation du Décret portant création du Conseil présidentiel et ceux qui veulent une présidence tournante, le spectacle est hideux.
Visiblement, les politiques d’ici ne prennent pas le pays au sérieux. Dans le jeu des majorités, les anciens du pouvoir ont eu gain de cause. C’est une démarche anti-collégiale. Toutefois, les principaux contestataires, Montana et Lavalas ont tenté de leur côté de camper leur propre majorité. Le problème n’est donc pas de veiller au respect des normes, mais plutôt de veiller à ce que l’autre ne les viole pas avant. Nous faisons donc face à une nouvelle forme de praxis politique engendrée dans cette conjoncture particulière par les mêmes forces politiques et économique qui ont saccagé le pays.
Sauf que dans ce contexte tendu, les politiques marchent sur un fil. Si en bon funambule, certains s’en tireront, probablement à bon compte, d’autres, en particulier les grands protagonistes de l’heure, risquent de sombrer et ne se relèveront probablement plus. Aujourd’hui, le Conseil Présidentiel est inaudible, après le silence nuisible qui a suivi son installation, c’est désormais l’ambiance cacophonique qui y règne qui nuit les tympans des citoyens fatigués d’attendre et d’avancer de déception en déception.
Les récentes sorties fracassantes de Conseillers et de représentants de secteur ayant placé des membres au sein de cette structure bâtarde, rappellent qu’il est impossible de faire cohabiter des prédateurs. Ils finiront toujours par s’entretuer. Et le pays retombe dans les mêmes travers qu’avec Ariel Henri. Le temps passe, rien n’est fait ou ne se fera. La bataille qui s’annonce pour la mise en place du gouvernement s’annonce terrible, alors que le CP peine à s’organiser et n’a toujours pas publié ni l’accord ni le document cadre qui dessinent les lignes de cette transition mal engagée.
En effet, il restera très peu de marge au Premier ministre pour imposer sa patte, une fois installé. Car pratiquement tous les postes ont été négociés. Les « aloufa » -être qui mange et qui n’est jamais rassasié- comme ils sont perçus dans l’imaginaire collectif, ont déjà raflé la majorité des grands ministères et guettent d’autres postes pour placer leurs pions en vue des échéances à venir. La campagne de dénigrement déjà lancée sur les réseaux sociaux est un indicateur important du chaos dans lequel risque d’être plongé le pays, en dépit du désastre socio-économique auquel il fait face.
L’avidité affichée par nos politiques dans cette quête effrénée du pouvoir, constitue donc une honte générationnelle. L’Haïtien déjà mal-vu dans le prisme du monde, devra, pendant longtemps encore, faire face aux regards inquisiteurs, en particulier des peuples noirs du monde pour lesquels, nous avions été une source d’inspiration et un modèle de résistance face à l’oppression et la tyrannie caucasienne. De symbole à Risée du monde, en un laps de temps, les politiques ont transformé notre pays en un vaste cirque, où seul les « Aloufa » peuvent occuper la scène.
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