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Joyeux Noël quand même !

Le ciel s’assombrit sur l’îlot au passé épique. Le temps vacille sous le poids du malheur qui s’abat sur une nation en mal d’être. L’insouciance tend vers son apogée. La vie, plus soumise que jamais, est mise en suspens au gré des caprices des artisans du chaos. La malédiction gagne du terrain. Les faux prophètes étendent leurs ministères. L’avenir de tout un peuple est tombé sous l’emprise de sombres desseins.

Sous un voile obscur, des âmes en partance se meuvent pour objecter cette cruelle réalité et demandent la reddition de compte. L’étoile de Noël pointe au loin, une fois de plus, pour affronter la brume car sa lueur demeure coincée. Nos torches esseulées, immobiles et froides attendent…

Le désespoir : seul maître-mot pour une jeunesse déboussolée, en quête constante de cieux plus cléments.

Ça creuse, ça creuse indifférent au sacré ! Nous essuyons le pire. Tout est sali. Cette glissade s’allonge tricotant le labyrinthe de nos déboires.

De transition en transition, la sueur haïtienne est en crue, elle coule pour irriguer les quatre coins du globe : La mère patrie est délaissée; ses fils veulent s’accrocher à la vie, malgré les obstacles et les épreuves innommables qui jonchent leurs parcours de combattants. La chaleur, le froid, les montagnes, les forêts, les mers, les ponts… Aucune frontière ne peut retenir cette flamme qui habite ces dignes fils de la vie.

Pourtant, de là étant, ces enfants prodigues regardent avec amertume la désolation qui s’installe dans leur coin de terre, autrefois paradisiaque. Un endroit totalement conquis par le spectre de la violence. Ils ne peuvent s’empêcher de se souvenir des douloureux moments d’une année acide, d’une éternité dans les abysses de l’enfer. De tristes tableaux qui vont hanter leur rêve pendant longtemps :
Les tergiversations politiques
Les dilapidations en série
Les kidnappings
La cupidité des oligarques
Le mercantilisme
L’injustice
L’insécurité
Les assassinats…

Oui, des assassinats gratuits, cependant monnayés par des jouisseurs d’une République au bord du gouffre. Après Dieu, personne n’est à l’abri. Certains l’ont appris médusés. La médaille et son revers n’ont pas fait de quartier cette fois-ci. Tout s’entremêle ! Les pantins semblent vouloir se débarrasser de leurs ficelles. Plus aucune règle ne tienne. C’est le règne du marché noir où tout s’expose au plus offfant, sous le regard complice des faux alliés.

Malgré tout, les enfants prodigues caressent encore l’idée que cette fin d’année puisse accoucher de quelque chose de bien. Une prise de conscience générale. Un miracle !
C’est exactement ce qu’il faudrait pour donner à cette terre, autrefois prospère, un peu de sa sève d’antan.

Ils rêvent d’une société unie, d’un pays sécuritaire, d’une économie florissante. En cette période spéciale, Ils auraient voulu que l’esprit de Noël soit manifeste dans les cœurs les plus endurcis. Une Noël où les besoins de partage et d’amour cesseront d’être des vœux pieux.
Là-bas, ces fils déracinés de leur terre souhaiteraient retrouver les recettes de cette magie qui caractérisait cette période par le passé. Ils voudraient pouvoir inverser le sort qui les empêche de revivre ces moments féériques.

Où sont passés les sapins, les guirlandes, les pluies d’étoiles?
Pourquoi les «petits» ne peuvent plus jouer à la «rafle», promener leurs fanaux, participer aux réveillons, recevoir des présents ?

Le Père Noël n’arrivera sûrement pas à combler les attentes de tout un peuple rongé par la misère. Ses chariots risquent de ne pas contenir assez de trésors pour payer des rançons faramineuses. Craignant pour sa sécurité, il ne passera pas cette année. Mais le vieux barbu, du haut de sa sagesse, veut quand même confier l’un de ses précieux secrets à ce peuple au passé glorieux. Il invite chacun à sonder son cœur, à puiser au plus profond de son être l’humanité qui a constitué sa grandeur. L’esprit de Noël nous rappelle que cette richesse enfouie au plus profond de notre âme est comme une source intarissable cachée par la flore d’une forêt sauvage. Il suffit de la débroussailler en laissant passer les rayons de soleil pour que luise à nouveau l’espoir dans les esprits et dans les cœurs.

Car une année s’en va, une autre s’en vient. Noël est toujours à revivre !

Alain PIERRE

Jean Corvington