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Opposition vs pouvoir: l’interminable prolongation

Au soir du vendredi 11 octobre, Jovenel Moïse est encore le président d’Haïti. La lettre de démission tant réclamée par l’opposition n’a toujours pas été acheminée. Une fois de plus, le cortège de la grande manifestation de ce vendredi 11 octobre n’a pas atteint sa destination finale. Pèlerin 5 restera encore un rêve pour les leaders de l’opposition déterminés à obtenir le départ de Jovenel Moïse.

Comme à l’accoutumée, les différentes branches de la mobilisation avaient donné rendez-vous à Place St Pierre, commune de Pétion-Ville. La résidence du chef de l’Etat était le point final de cette manifestation. Une grande leurre pour de nombreux observateurs. Zone totalement interdite, la police devait faire face à une foule compacte. Barricadée comme un fort, la zone donnant accès au domicile du chef de l’Etat était survéillée comme du lait sur le feu. Stratégies à revoir.

De violents affrontements ont eu lieu entre manifestants et agents de la police. Usage de gaz lacrymogène à tribord et à bâbord. Des milliers de personnes ont investi les rues. Ils ont battu le pavé et exprimé leur ras-le-bol contre l’impunité, la corruption, la chèreté de la vie, l’insécurité entres autres.

Alors que le pays va entrer dans sa 5e semaine de bloquage, tous les secteurs essayent de faire des propositions de sortie de crise. Le pays est au bord du gouffre, opposition et pouvoir s’entre-déchirent dans un combat sans merci. Jovenel Moïse et son équipe restent sur la corde raide. L’opposition n’entend pas lâcher prise. La population, seule victime, s’entasse dans cette situation sans précédent.

La démonstration de la très grande foule à travers les rues montre une fois de plus le profond malaise de la population par rapport au pouvoir. Cependant, l’opposition est incapable de trouver la solution. 4 semaines de fermeture. Marches partout à travers le pays. Sit-in. Plusieurs formes de protestation n’ont pas ébranlé l’ancien numéro de Agritrans. Entre temps, le pays est au bord d’une catastrophe humanitaire. Et on attend la prochaine manifestation.

Frantz Romage

Jean Corvington
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