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Editorial

Ariel Henry doit partir !

Unanimement, l’opposition politique réclame cette démission. Dans sa grande majorité, la population soutient cette demande. Le ras-le-bol est total. Ariel Henry frustre. Son gouvernement est un échec. Sans bilan, sans mission. La corruption est montée d’un cran. L’insécurité et son cortège de morts, aussi. Les déplacés, les kidnappés sont légion. A bout de souffle, le peuple veut un changement. Et, dans l’état actuel des choses, il serait même prêt à le forcer.

Il s’avère inutile de lister les différents mensonges et manquements du gouvernement Henri qui, sciemment, a décidé d’abandonner le peuple haïtien en proie aux bandits, pour forcer un retour des forces onusiennes en Haïti. Jusqu’ici, les actions de l’équipe au pouvoir sont toutes contraires à la volonté populaire. Elles sont antihumanistes, en ce sens qu’elles déshumanisent l’Haïtien qui, aujourd’hui, devient un animal traqué dans son propre pays qu’il tente par tous les moyens de fuir.

L’économie est totalement cassée. Les structures de la société sont brisées. Seul les gangs et ceux qui sont dans le pouvoir ont doit de citer. Le  « je m’en foutisme » n’a jamais été un mode de gouvernance. Sauf ici, avec M. Henry. Les meurtres, les massacres, les enlèvements, rien n’émeut ce chef du gouvernement parachuté par un tweet au sommet de l’État. Aucun membre de son gouvernement ne se rebelle. Ils sont dans un confort inquiétant. Complices de cette hécatombe, ils le sont tous!

Les supputations et les suppositions qui résultent du mutisme du chef du gouvernement face au désespoir des citoyens, montrent clairement que la population est à bout. Ses grandes priorités, comme un climat sécuritaire pour vaquer à ses activités, sont oubliées. Paradoxalement, M. Henry qui entretient par son inaction cette situation délétère, toutes les semaines, notamment à l’approche du 7 février, renforce sa sécurité en augmentant le nombre de ses gardes du corps, avec de nombreux membres de l’armée.

Dans ce climat tendu, où le pays n’imagine plus l’avenir avec Ariel Henri aux commandes du pouvoir, le peuple parait, pour une fois, prêt à se rebeller contre le sadisme de ses dirigeants qui font de sa misère une entreprise lucrative. Les tentatives désespérées et la mobilisation circonstanciée des forces de l’ordre pour dissuader les manifestants, n’y changeront rien. Le règne de M. Henry doit prendre fin. Comme un ange déchu qui prédit sa fin, il avait, avec ses copains, convenus de son départ en cette date fatidique.

Se dresser contre le peuple et sa volonté de changement n’a jamais été une solution sans casse. Ses prédécesseurs peuvent en témoigner. Ariel Henri est déjà allé trop loin dans sa mauvaise gouvernance, sa nonchalance et surtout son cynisme face aux deuils chroniques et à la misère du peuple.

En plus de cette déshumanisation fabriquée dans les boudoirs occidentaux implémentés par ses amis, Ariel Henri et son équipe sont en train d’hypothéquer l’avenir de la Nation sur plusieurs décennies. Car, la société haïtienne, sous le regard complice du clic au pouvoir, est vidée de sa jeunesse qui devait incarner sa renaissance.

Chef d’un pouvoir sans opposants véritables, Ariel Henri a offert, dans ses mensonges à répétition, et ses coups bas sans scrupule, les arguments pour lancer les mobilisations anti-gouvernementales. Pendant environ 30 mois, son jeu pervers couvait les germes de sa perte. La gourmandise de ses alliés ne laissait de place à quiconque pour apporter une note plus humaine dans ce chaos, surtout au milieu de cette meute d’avares qui se nourrissent dans les caisses de l’État.

Si Ariel Henry méprise autant son peuple, le maltraite et se complait des actions des gangs qui servent son plan de faire revenir le « Blanc », il acquiesce toujours sans ciller les injonctions de l’étranger sur lequel il compte pour se maintenir au pouvoir. Une honte, pour une nation indépendante qui a poussé toute une race d’hommes à se dresser contre le colonialisme et ses vertus déshumanisantes.

Ariel Henry peut, à juste titre, être considéré comme une négation des valeurs haïtiennes, un colonisé incapable de se rebeller contre ses maitres.  Pour casser cette spirale chaotique installée comme manière d’être, le Premier Ministre doit impérativement démissionner ou, tout simplement, il doit être expulsé de la Primature pour faire place à des dirigeants responsables, conscients des enjeux du moment.

Jean Corvington
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