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Des universités américaines demandent au gouvernement américain de lâcher Ariel Henry

Depuis le magnicide du 07 juillet 2021, Ariel Henry est devenu l’homme qui a le plus de pouvoir en Haïti. Nommé premier ministre par Jovenel Moïse quelques jours avant sa mort et soutenu par la communauté internationale, notamment les États-Unis, le neurochirurgien de 73 ans, sans aucun bilan, est seul maître à bord. On dirait un « après Dieu » qui ne s’est pas autoproclamé. Il est à la fois premier ministre et président. Il n’a de compte à rendre à personne, sinon à l’oncle Sam qui le maintient encore au pouvoir, malgré son incompétence.

Depuis qu’il s’est installé à la primature en tant que maître et seigneur, la crise socio-économique et politique que traverse le pays se détériore. Le gouvernement n’entreprend aucune action concrète pour améliorer les conditions de vie lamentables de la population. C’est un tableau déconcertant qui interpelle des universités américaines. En effet, dans une lettre adressée au Département d’État des États-Unis, Global Justice/New York University School of Law, Harvard Law School et International Human Rights Clinic, des entités appartenant à trois prestigieuses universités américaines, expriment leur profonde inquiétude face à la situation exécrable en Haïti.

Elles appellent l’Administration Biden à prendre ses distances par rapport au gouvernement de facto en Haïti et à respecter la souveraineté du peuple haïtien. Dans cette lettre datée du 10 juillet, ces facultés dressent un tableau sombre de la situation en Haïti, deux ans après l’assassinat du président Jovenel Moïse, déplorant que le gouvernement d’Ariel Henry n’ait rien fait pour résoudre la crise.

Selon ces universités, l’arrivée d’Ariel au pouvoir semble inaugurer le malheur du pays. « Au cours de son mandat, le Dr Henry a présidé à une catastrophe humanitaire et des violations des droits de l’homme. Les gangs ont envahi tout le territoire national et brutalisent la population en toute impunité, bloquant l’accès aux services de base et créant un climat de peur généralisée », s’indignent ces entités universitaires, qui dénoncent également les enlèvements et les violences sexuelles devenues partie intégrante de la vie quotidienne.

Les universités signataires de cette lettre constatent également que les Haïtiens vivent dans une extrême pauvreté qui s’aggrave, alimentée notamment par l’inflation et la violence des gangs. Les produits alimentaires de base sont inabordables et inaccessibles, plongeant la moitié de la population haïtienne dans une famine aiguë. La violence généralisée des gangs et les attaques ciblées contre les ports commerciaux et les routes alimentent la pauvreté.

Ces universités sont également préoccupées par le fait que l’ordre démocratique en Haïti n’existe presque plus. Depuis qu’il est au pouvoir, on dirait qu’Ariel Henry a enterré la constitution du pays. « Depuis janvier 2023, il n’y a plus un seul élu à aucun niveau de gouvernement en Haïti. En mars, le Dr Henry a illégalement nommé huit juges à la plus haute cour d’Haïti, la Cour de cassation, sapant la légitimité de la cour à contrôler le pouvoir exécutif. Des postes de juge supplémentaires sont vacants dans l’ensemble du système judiciaire et les juges en exercice ont fait l’objet d’attaques violentes », lit-on dans la note.

Dans cette lettre, les universités signataires abordent également le dossier relatif à l’assassinat de Jovenel Moïse. Elles déplorent le fait que deux ans après, personne n’a été formellement inculpé en Haïti. « On ne sait pas qui est responsable du meurtre et pourquoi. L’absence de progrès significatifs est particulièrement troublante compte tenu des preuves significatives liant le Dr Henry à l’assassinat. Mais jusqu’à présent, le gouvernement américain n’a pas dit un mot concernant l’implication présumée du Dr Henry dans ce magnicide.

Peterson Luxama