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Editorial

Haïti-insécurité : Carrefour-feuilles pleure, Ariel en rit !

L’insécurité envahit tous les interstices de la Capitale haïtienne, Port-au-Prince. Le Premier Ministre, Ariel Henry, obnubilé par sa force internationale, reste bouche bée. Aucune réaction. Le dernier CSPN a l’air d’un camouflet fait à une population qui fuit, juste pour pouvoir espérer. Imperturbable, le gouvernement et les instances de sécurité attendent leurs blancs ! En dépit des cadavres qui s’amoncèlent dans les quartiers populaires!


Après deux semaines d’assauts des gangs de Grand-Ravine, Carrefour-feuilles capitule, doucement. Abandonnés, les derniers fils de ce dernier garde-fou contre les actions des bandits, tentent encore de rester debout. Jusqu’à quand ? Les enfants qui devaient se préparer pour le début de l’année scolaire, fuient. Leurs sacs à dos sont remplis de ce qu’ils ont pu sauver. Quelques vêtements pour les plus courageux, d’autres n’ont emporté que ceux qu’ils avaient sur le corps.
Les vieillards qui attendaient paisiblement, leur dernier jour, sont transportés à dos d’hommes, vers des places publiques. Ariel et son équipe ne les ont pas vus. Sept morts dans une même maison, dans une même famille. Une mère qui reste couchée près de son fils décédé, Ariel Henry ne voit toujours rien. Il attend. Sa force vient. Avec le Kenya comme locomotive. Une locomotive peu viable, qui inquiète.


Cynique ! Les mots n’expriment pas toujours la situation. Le comportement des autorités est inqualifiable. Aucun tweet ! Aucune communication digne de ce nom. Les misères de la population et ses cris sont un aphrodisiaque pour ces pseudos-autorités investies dans une macabre entreprise de conservation de pouvoir. À Carrefour-feuille, le sang coule. A flot, pour assouvir la soif d’Ariel et de son équipe de conserver un pouvoir pris d’assaut, grâce à la complicité d’une communauté internationale en échec constant en Haïti.

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Au final, c’était peut-être ça sa mission. Offrir une porte de retour à l’ONU et ses militaires, rejetés il y a à peine quelques années par la population haïtienne, pour leur choléra meurtrier, les viols répétés de nos jeunes garçons et filles. Ou encore pour la militarisation de nos quartiers populaires, et « l’ONGisation » de la République, transformée en un repère de mendiants.
La PNH est affaiblie. Après avoir réclamé des équipements qui sont quand bien même venus, elle reste inerte. Elle réclame désormais de l’aide. Un support international. Mais, elle ne s’est jamais mobilisée, ne serait-ce une fois pour mener une opération digne de ce nom. Ou pour sauver un de ses membres kidnappés.


« Aide-toi, le ciel t’aidera», dit le vieil adage. Dire que la Police ne s’aide pas est un euphémisme. Certains de ses membres sont enrôlés par les gangs. Ses chefs sont régulièrement accusés d’être de connivence avec des chefs de gangs.
Des suspicions légitimes alimentées par le Directeur général, Frantz Elbé. Il est dénoncé comme étant celui qui protège le chef du gang « Kraze Baryè ». Lequel avait ouvertement déclaré qu’il était un ami personnel du DG. L’inaction d’Elbé conforte les sceptiques. D’autant que le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) avait récemment publié un rapport faisant état de la présence d’un véhicule de la PNH au sein du Cortège de Vitelhomme Innocent. Comme à l’accoutumée les autorités ont répondu, par un silence encore plus inquiétant.
L’équation reste donc la même comme pour la totalité des deux années d’Ariel Henry. Des gens meurent, Ariel et son équipe en rit. Car cela participe de cette hideuse stratégie de conservation du pouvoir. Quel pouvoir ! Un pouvoir dont le corollaire reste la jouissance des privilèges, sans aucun égard pour le devoir de service qui s’impose aux autorités publiques.


Carrefour-feuilles, Tabarre, Martissant, Cabaret…, la liste des territoires perdus s’allonge, sous les regards impassibles des autorités, trop occupées dans le projet de dépècement des maigres ressources d’un pays qui agonise. Ariel va probablement rallonger son bail avec le support de cette force afro-caribéenne qui arrive. Mais, il faudra se rappeler que cette entreprise de destruction montée contre le peuple, regroupe des acteurs tant nationaux qu’internationaux.

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Jean Corvington
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