Sommes-nous revenus au bon vieux temps de la théologie de la libération qui a accouché de gouvernements de gauche dans toute l’Amérique latine dans les années 80 ? En ces temps-là l’église catholique était très présente aux cotés des peuples en lutte pour leur émancipation ; la marche des religieux de ce mardi 22 octobre n’est pas un coup du hasard ; le Dieu proclamé dans les églises est un Dieu de justice, de libération, comme l’avait repris le révérend père Wislet Lefranc un dimanche lors de son homélie en pleine crise politique. Et ce n’est pas tout.
Lors de la célébration de la Notre Dame aux Cayes, le cardinal haïtien, Chibly Langlois n’avait pas été tendre envers les politiciens. Dénonçant la misère et les fausses promesses des dirigeants, le cardinal, ex cathedra, en cette circonstance spéciale avait lancé : *bagay yo pa ale nan sans pèp la. Une déclaration qui allait être reprise par des manifestants après la messe.
Plus près de nous, l’archevêque de Port-au-Prince, Mgr Max Leroy Mesidor n’est pas allé par quatre chemins pour s’adresser aux politiciens haïtiens. Après la marche de la conférence des religieux pour appuyer les revendications populaires, à la cathédrale transitoire, l’archevêque a parlé sans langue de bois.
L’église même si elle le voulait ne peut pas rester indifférente aux souffrances du peuple ; les textes de la bible qui reprennent les promesses de Yahvé à son peuple, ou les paraboles de Jésus contiennent des paroles aux accents de renversement de système ou les pauvres exploités seront libres et les méchants riches renvoyés les mains vides. Et le message était clair : Quelque chose doit changer dans le pays.
Est ce là le retour vers cette théologie ?
Azaine Mauryle
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