Connect with us

Hi, what are you looking for?

Métronome FMMétronome FM

Editorial

Les souhaits de Métronome :Unité, sagesse et progrès !


Ouf ! L’année 2023 se termine. Qu’elle fut dure ! Sanglante ! Elle aura également permis de mesurer le cynisme de certains groupes des élites politique et économique. Victimes, nous le sommes tous, de cette insécurité sauvage et de cette mal-gouvernance programmée. Le grand drame dans cette anomalie démocratique, aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon. En cette fin d’année, tout souhait paraît hors contexte et devient une moquerie insupportable pour ce peuple qui agonise.


Pourtant, contre toute espérance, nous devons continuer à espérer comme le dit le vieil adage, car tant qu’il y a des hommes, l’espoir est encore là.
L’année 2023 aura donc été une année de déception continue. Une année de négociations stériles entre ceux qui sont au pouvoir et ceux qui veulent y entrer. L’unité de la Nation consacrée dans notre légende reste une chimère utopique. La seule certitude des citoyennes et des citoyens, c’est que demain sera encore pire. Ce sentiment défaitiste a été construit et entretenu dans ce tourbillon de misère et d’insécurité.
Personne n’aurait imaginé qu’à ce moment, Haïti serait au fond de ce gouffre. À la sortie des difficultés de 2022, certains pensaient que le changement allait finalement intervenir. Ils se sont trompés. Largement ! Les gangs se sont multipliés. Des quartiers autrefois réputés tranquilles sont devenus des zones de non-droit. Port-au-Prince, la capitale, est assiégée et quasi déconnectée du reste du pays. La police a fait son aveu de faiblesse et d’impuissance. Elle ne peut plus se cacher derrière les problèmes d’équipements.
Les blindés achetés du Canada brûlent. Les opérations planifiées se font de plus en plus rares, alors que les groupes armés multiplient leurs exactions. Les commissariats tombent, un par un. Des départements vivent au rythme des attaques de ces groupes armés. L’Artibonite, le Nord, le Nord-ouest, le Centre, le Sud, la Grand’Anse et l’Ouest, en particulier, sont dans l’œil du cyclone.
Entre-temps, les politiques voyagent ou défilent dans les grandes chaînes d’hôtels pour négocier. Chacun cherche son « Blanc » pour faire pression. Pourtant, le gâteau, quel que soit le cas de figure, sera trop petit pour satisfaire la gloutonnerie de ces « parasites des villes », comme se plaît à les appeler Michel-Rolph Trouillot.
Même les médiateurs se sont pervertis. Certaines églises qui, d’habitude, se positionnent pour faciliter les négociations sont impliquées dans des actes pour le moins répréhensibles. Elles ont perdu leur neutralité et la confiance de la population et des acteurs. L’église protestante devient même un acteur politique en plaçant son poulain au Haut Conseil de Transition.
La société civile, ou du moins ce qu’il en reste, à travers ses représentants les plus sonores, devient des alliés, soit du pouvoir, soit de l’« opposition ». La solution à cette crise chronique et sanglante qui anéantit l’avenir des générations actuelles et futures semble, conséquemment, résider hors de nos frontières. Même la main bienveillante de la diaspora est devenue une menace pour le pays. Notre souveraineté ne nous appartient plus.


L’année 2023 aura donc été l’année de tous les excès. Et Métronome était là, à vos côtés, pour vous soutenir, pour vous informer. Nous avons fait le pari d’un journalisme professionnel et responsable. Vos retours positifs nous ont prouvé que nous avions raison de prendre cette voie.
Le journaliste n’est pas extérieur à la société, il subit ses mouvements et vit ses crises comme tous les autres citoyens. Mais il doit se dépasser pour offrir au quotidien un travail de qualité. C’est ce que nous avions fait et que nous voulons continuer de faire. Votre soutien est important, au moment de tourner le dos à 2023. Il le sera encore en 2024, pour les nouveaux combats qui nous attendent tous, dans nos domaines respectifs.


En guise de vœux, Métronome vous invite toutes et tous à œuvrer afin de bâtir l’Haïti dont nous rêvons. Dialoguer ensemble pour trouver ce qui nous unit est indispensable. Que cette année soit donc pour nous une année de sagesse et de transcendance afin que nous puissions accepter les différences et construire justement sur cette diversité qui nous caractérise. La démocratie, c’est le rejet de la pensée unique. C’est l’ère de la pluralité. Une pluralité nécessaire à la production d’idées nouvelles et progressistes.
Chers compatriotes, en 2024, les obstacles seront encore nombreux, mais si nous rassemblons toutes nos énergies positives, nous accomplirons des prouesses. Et cette année qui s’en vient sera définitivement une année de justice et de relance totale du pays.
Unité, Sagesse et Progrès !

Joyeux Noël et bonne année 2024 à toutes et à tous !

Jean Corvington